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Scrutin déterminant pour l'avenir de la Grèce dans la zone euro

Un scrutin aux allures de référendum
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Le résultat des élections législatives de dimanche en Grèce, qui s'annonce serré entre les conservateurs du parti Nouvelle démocratie et la Coalition de la gauche radicale (Syriza), pourrait décider de l'avenir du pays dans la zone euro.

Ce scrutin est perçu par une partie de la population grecque comme un référendum sur le plan de sauvetage financier imposé à Athènes par l'Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI). Ce plan s'est traduit par une hausse des impôts et des taxes, l'augmentation du chômage et une réduction parfois drastique des salaires.

Rappelons que le dernier scrutin, le 6 mai, s'était soldé par un cul-de-sac politique, les partis ayant échoué dans leur tentative de former une coalition, après des résultats électoraux très partagés.

Dimanche, les électeurs grecs devront essentiellement choisir entre deux camps : l'un, comprenant les partis Nouvelle démocratie et les socialistes du Pasok, favorables au plan d'austérité, et l'autre, incarné principalement par Syriza, qui y est farouchement opposé.

De ce fait, le choix des électeurs sera déterminant pour l'avenir de la Grèce, ainsi que pour ses relations avec l'Union européenne et les institutions financières.

Un plan d'aide et d'austérité qui divise

En vertu d'un accord conclu début 2012, la Grèce doit bénéficier d'une aide de 130 milliards d'euros (168 milliards de dollars) de la part de l'Union européenne et du FMI, en contrepartie de la mise en application d'un plan d'austérité.

Pour l'instant, la zone euro a versé près de 50 milliards de dollars dans ce plan. Les versements sont conditionnels à des réformes auxquelles s'oppose la majorité des Grecs, dans un pays où le taux de chômage dépasse les 22 %.

Selon des sondages récents, Nouvelle Démocratie et Syriza seraient au coude-à-coude dans les intentions de vote. Cela signifie qu'aucune de ces deux formations n'aurait une majorité, ce qui annonce à nouveau de difficiles négociations en vue de former un gouvernement.

Par ailleurs, une victoire de Syriza risque de plonger les marchés financiers dans l'incertitude alors que les dirigeants du G20 se réunissent à partir de lundi au Mexique pour un sommet qui sera largement dominé par la crise en Europe.

Une autre inconnue des élections est le score des néonazis du parti Aube dorée, qui avaient créé la surprise en obtenant 21 sièges sur 300 lors du premier scrutin début mai. La formation ultranationaliste se maintiendrait au Parlement selon les sondages grecs.

Samedi, la chancelière allemande Angela Merkel a exclu de renégocier des termes de l'accord international de renflouement financier de la Grèce avec le vainqueur, quel qu'il soit.

De son côté, Jean-Claude Juncker, le président de l'Eurogroupe, a invité les électeurs grecs à ne pas tourner le dos à la monnaie unique. Selon lui, une sortie de la Grèce de la zone euro et de l'Union européenne aurait un « effet dévastateur ».

Les forces en présence

Antonis Samaras, Nouvelle démocratie (droite) :

Son parti avait récolté près de 19 % des votes lors des législatives du 6 mai, mais n'a pas été en mesure de former une coalition. Cet économiste de 61 résume le scrutin de dimanche par un choix entre rester dans l'euro ou revenir à la drachme (l'ancienne monnaie grecque). M. Samaras assure que le pays respectera ses engagements envers ses bailleurs de fonds, mais aimerait que le plan de rigueur soit étalé jusqu'en 2016, au lieu de 2014.

Alexis Tsipras, Coalition de la gauche radicale (Syriza, extrême gauche) :

À 37 ans, cet ingénieur et ex-leader étudiant est le plus jeune chef de parti du pays. Il a fait irruption sur la scène politique cette année en surfant sur la vague du mécontentement populaire anti-austérité. La coalition qu'il dirige a réalisé un score surprenant de 16,8 % le mois dernier. M. Tsipras est partisan du maintien de son pays dans l'Union européenne et la zone euro, mais a promis de remettre en cause le plan de sauvetage de la Grèce.

Evangélos Vénizélos, Parti socialiste (Pasok) :

Ce professeur de droit constitutionnel de 55 ans a été ministre des Finances pendant neuf mois, au cours desquels il a négocié avec succès le second plan d'aide à la Grèce en février dernier. Mais le Pasok a payé très cher la cure d'austérité infligée au peuple grec. Le parti n'a été crédité que de 13,2 % en mai dernier. Il entend aussi respecter les engagements liés aux plans d'aide, mais souhaite également un étalement jusqu'à 2017.

Panos Kammenos, Grecs indépendants (droite nationaliste) :

Cet économiste de 47 ans a cofondé ce parti après avoir été exclu de la Nouvelle démocratie. Il se dit pro-européen, tout en rejetant la cure d'austérité promise. La formation avait obtenu 10,6 % des votes en mai.

Aleka Papariga, Parti communiste :

Le parti dirigé par cette femme de 67 ans refuse toute alliance électorale, veut quitter l'Union européenne et annuler unilatéralement la dette du pays. Il avait réalisé un score de 8,5 % en mai dernier.

Nikos Michaloliakos, Aube dorée (extrême droite) :

Cette formation qui refuse l'appellation de néo-nazie, préférant parler de nationaliste, a peu de chances d'être courtisée en vue de participer à un gouvernement de coalition. Jouant à fond la carte anti-immigration, le parti de M. Michaloliakos, 55 ans, a fait irruption sur la scène politique à la faveur des législatives de mai, décrochant 7 % des voix. Il est opposé à toute mesure d'austérité.

Fotis Kouvelis, Gauche démocratique (centre-gauche) :

Ce parti pro-européen a quitté Syriza en 2010. M. Kouvelis s'est engagé à aider bâtir un gouvernement de coalition. Il avait recueilli 6,1 % des voix en mai dernier.

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