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La rencontre entre Gilbert Rozon et les étudiants a été positive

Une rencontre positive
PC

MONTRÉAL - Les leaders des associations étudiantes conviées à une rencontre par le président de Juste pour rire, Gilbert Rozon, ont assuré à ce dernier, lundi, qu'ils n'avaient jamais eu l'intention de perturber les festivals montréalais.

La CLASSE, seul regroupement qui préconise clairement les actions de perturbation économique depuis le début du conflit étudiant, n'était pas autour de la table.

La rencontre a surtout servi à «briser les mythes qui veulent que le mouvement étudiant soit violent, qu'il veuille perturber», a résumé la présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), Martine Desjardins, en entrevue à La Presse Canadienne.

«C'est à la fin de la table de négociations (avec le gouvernement), qu'on a essayé de faire croire qu'on voulait aller perturber les festivals cet été», s'est désolée Mme Desjardins.

Lors d'une séance de négociations avec le gouvernement, jeudi dernier, un représentant de la Coalition large de l'association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE) avait lancé: «On va vous l'organiser, votre Grand Prix». C'est la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, qui l'avait dévoilé lors du point de presse s'étant tenu à la suite de la rupture des pourparlers.

Le gouvernement a ainsi mis le feu aux poudres et a inutilement semé un vent de panique, selon Martine Desjardins.

Le sentiment d'insécurité a déjà mené à l'annulation de la journée portes ouvertes du Grand Prix de Formule 1, ce jeudi, «compte tenu des annonces de perturbation récemment formulées».

Cette annonce survenait quelques heures après que le grand manitou du Festival Juste pour rire eut invité les représentants étudiants à discuter avec lui des menaces qui planent sur les festivals montréalais et autres rendez-vous au programme dans la métropole. En entrevue à La Presse Canadienne, M. Rozon disait alors vouloir faire appel à leur «raison» et les inviter à adopter «un comportement responsable».

Les termes employés et le ton jugé «paternaliste» de Gilbert Rozon ont été mal reçus par les étudiants, et ils le lui ont signifié pendant la rencontre, a affirmé la présidente de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), Éliane Laberge.

«Nous, on l'a souligné, le fait qu'il avait eu cette attitude-là dans les différentes entrevues et qu'une attitude paternaliste comme celle-là n'aidait pas à la situation, qui est déjà tendue en ce moment. Je pense qu'il va corriger le tir», a relaté Mme Laberge, qui a tenu à souligner que l'attitude de Gilbert Rozon pendant la rencontre était «très correcte la majorité du temps».

La présidente de la FECQ a reconnu d'emblée que le conflit étudiant a eu des répercussions sur l'économie de la région montréalaise, comme l'avait fait valoir M. Rozon la veille.

«Oui, la campagne qu'on a menée a eu une influence sur l'économie québécoise. Oui, c'est vrai que des artistes ont dû annuler des spectacles. Oui, c'est vrai qu'il y a une moins grosse vente de billets. On sent que (les organisateurs d'événements) sont inquiets et un peu perdus face à la situation», a-t-elle laissé tomber.

La Table de concertation étudiante du Québec (TACEQ) a aussi pris part aux discussions. Personne au sein de l'organisation n'était disponible pour les commenter, lundi soir.

La CLASSE n'a pas pris part à la rencontre de lundi. Et même si Gilbert Rozon avait officiellement invité les leaders de la coalition à y participer, ceux-ci auraient décliné l'offre.

«Pour nous, ce n'est pas le rôle d'une association étudiante d'avoir des rencontres de négociation avec des promoteurs touristiques. Notre interlocuteur dans le conflit, on considère que c'est le gouvernement. Ce n'est pas en allant faire des ententes à la pièce avec des hommes ou des femmes d'affaires qu'on va régler la crise sociale», a exposé le coporte-parole de la CLASSE, Gabriel Nadeau-Dubois.

Par ailleurs, la CLASSE ne prévoit aucunement empêcher l'accès à qui que ce soit pendant les festivals. Ce n'est tout simplement pas dans son intérêt, a fait valoir M. Nadeau-Dubois.

«La plupart des gens qui fréquentent les festivals, ce sont des travailleurs, des familles — des gens qui, de manière générale, nous appuient. Ce serait un peu illogique de déranger ces gens-là», a-t-il expliqué.

«Et les artistes, depuis le début du conflit, généralement, se sont positionnés en faveur de notre cause, a-t-il poursuivi. Aller les empêcher de faire leur spectacle alors qu'ils nous appuient et qu'ils risquent de porter un carré rouge sur la scène... on ne voyait pas l'intérêt de faire ça.»

Gabriel Nadeau-Dubois a d'ailleurs confirmé avoir été approché par certains artistes désireux de partager la scène avec lui pendant la belle saison.

«Plusieurs personnes nous ont offert des tribunes durant l'été, mais on va laisser le suspense pour le reste. Disons que beaucoup d'artistes favorables à notre cause nous ont offert de profiter de ces moments-là pour diffuser notre message.»

À l'issue de la réunion qui s'est tenue lundi après-midi à Montréal, M. Rozon a indiqué sur son fil Twitter que celle-ci avait été «positive» et qu'il laisserait le soin aux étudiants de communiquer avec les médias.

Au moment d'écrire ces lignes, il n'avait pas retourné l'appel logé par La Presse Canadienne.

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