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Ottawa se rend «complice» d'actes de torture, accuse l'ONU

L'ONU accuse Ottawa d'être «complice» d'actes de torture
alamy

NEW YORK, États-Unis - Les Nations unies demandent au Canada de revoir ses politiques en matière de sécurité. Celles-ci, selon l'organisme international, exposent les Canadiens et les citoyens d'autres pays à la torture et permettent à des criminels de guerre d'échapper à la justice internationale.

Un nouveau rapport du Comité contre la torture de l'ONU accuse Ottawa d'avoir été «complice» des violations des droits humains commis contre trois hommes arabo-canadiens détenus en Syrie après les attentats du 11 septembre.

Le Comité contre la torture est «un organe composé d’experts indépendants qui surveille l’application de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants par les États parties», peut-on lire sur son site internet.

Des responsables canadiens ont également joué un rôle dans les mauvais traitements infligés à Omar Khadr à la prison de Guantanamo Bay, soutient le rapport. Le document critique les délais gouvernementaux dans l'approbation de la demande de l'enfant soldat, qui souhaitait purger le restant de sa peine d'emprisonnement au Canada.

«Le comité s'inquiète sérieusement de la réticence apparente de la part (du gouvernement) en ce qui a trait à la protection des droits de tous les Canadiens détenus dans d'autres pays», indique-t-on dans le rapport.

L'ONU presse le gouvernement fédéral à présenter des excuses officielles à Abdullah Almalki, Ahmad El Maati et Muayyed Nureddin. Les trois hommes devraient en outre être dédommagés pour ce qu'ils ont vécu, insiste le comité.

Une enquête menée par l'ancien juge de la Cour suprême Frank Iacobucci a permis de déterminer que des responsables canadiens avaient été impliqués dans la torture des trois hommes en partageant des informations avec des services de renseignement et forces policières étrangères.

Le comité tire aussi la sonnette d'alarme relativement au sort qui attend les prisonniers transférés aux Afghans par les soldats canadiens pendant la mission de combat, qui vient de prendre fin.

Selon le Comité contre la torture, plusieurs personnes accusées de crimes de guerres qui ont été déportées n'ont pu faire face à la justice dans leur pays d'origine.

Le Canada doit ainsi se doter d'une politique qui interdit formellement le transfert de prisonniers vers des pays où il existe des «risques substantiels» de torture, et ce, peu importe les ententes ou les assurances diplomatiques en vigueur, selon le document.

Le comité condamne aussi les récentes stratégies mises de l'avant par le ministre de la Sécurité publique, Vic Toews, lequel a instauré une pratique de publication des photos de criminels de guerre présumés afin de faciliter leur capture.

L'ONU demande à Ottawa de répondre au rapport d'ici juin 2013. Le gouvernement Harper a toutefois rapidement condamné l'agence internationale pour ses critiques.

«Au moment où il existe des inquiétudes sérieuses concernant des violations des droits de la personne à travers le monde, il est décevant de constater que l'ONU passe son temps à critiquer le Canada», a écrit samedi dans un courriel Julie Carmichael, une porte-parole du ministre Toews.

«Le Canada est un État de droit et les gestes de notre gouvernement respectent les plus hautes normes de protection des droits de la personne.»

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