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La CLASSE établit son plan d'action estival et poursuit ses manifestations

La CLASSE établit son plan d'action estival et poursuit ses manifestations
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MONTRÉAL - La fine pluie qui s'abattait sur Montréal n'aura pas eu raison des centaines de manifestants, qui ont répondu en masse à l'invitation de la Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE).

La foule a convergé vers le parc Jeanne-Mance en début d'après-midi samedi, tenant d'une main leur habituelle casserole et leur parapluie de l'autre. La grande manifestation, qui se voulait «familiale», a été déclarée illégale avant même que le cortège ne se mette en branle, son itinéraire n'ayant pas été fourni au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

Le coporte-parole de la CLASSE, Gabriel Nadeau-Dubois, a affirmé que la manifestation de samedi allait doublement à l'encontre de la loi 78, ajoutant en être d'ailleurs très fier. Sa collègue Jeanne Reynolds a quant à elle réitéré le caractère inapplicable de la loi, ajoutant qu'elle attendait toujours son amende après toutes les manifestations illégales auxquelles elle a participé.

M. Nadeau-Dubois a promis que la pression sur le gouvernement Charest se poursuivrait au même niveau tout au long de l'été.

Selon lui, la mobilisation devrait se régionaliser au cours des prochaines semaines, avec le retour de plusieurs étudiants dans leur ville natale. Les manifestations seront peut-être plus petites, mais elles seront plus nombreuses, a-t-il poursuivi.

Ce rassemblement survient deux jours après la rupture des négociations entre les étudiants et le gouvernement Charest.

Comme à l'habitude, le SPVM a indiqué que la marche pouvait se poursuivre si aucun acte criminel n'était commis.

Gabriel Nadeau-Dubois a profité de l'occasion pour signaler que le regroupement étudiant ne prévoyait pas perturber le Grand Prix de Montréal, mais qu'elle profiterait tout de même de cet événement pour faire connaître la cause défendue par les étudiants.

«C'est normal qu'une crise sociale transparaisse lorsqu'il y a des événements publics», a-t-il plaidé.

«Donc on va distribuer de l'information, des carrés rouges, pour que les touristes qui visitent le Québec soient au courant qu'il se passe quelque chose et qu'ils comprennent pourquoi ils voient des images de manifestations à la télévision tous les jours.»

En soirée, par ailleurs, à peine quelques centaines de participants se sont réunis au parc Émilie-Gamelin pour la 40e marche nocturne consécutive, tenue sous une forte pluie. De toute évidence, la mauvaise température a refroidi les ardeurs des marcheurs, car le rassemblement, déclaré illégal parce que l'itinéraire n'avait pas été fourni, s'est terminé à 22 h 30.

Le SPVM n'a procédé à aucune arrestation.

Congrès

Par ailleurs, la CLASSE est réunie en congrès ce week-end pour établir son plan d’action estival, après l’échec des négociations avec le gouvernement pour tenter de résoudre le conflit étudiant.

La coporte-parole Jeanne Reynolds a affirmé que la stratégie devait être peaufinée, notamment face à une situation politique de plus en plus floue.

«M. Charest a laissé entendre qu'il y aurait peut-être des élections bientôt, mais on veut continuer la mobilisation», a-t-elle expliqué.

«Jusqu'à maintenant, on pense que ce qui a vraiment mis de la pression sur le gouvernement, c'est le fait qu'il y ait des gens dans les rues. On est toujours prêts à négocier, mais on sent que c'est plutôt fermé en ce moment de la part du gouvernement.»

La CLASSE s'engage à faire front commun avec les autres associations étudiantes si une nouvelle invitation à la table des négociations était lancée par le gouvernement Charest.

«Il y a différentes associations avec des façons de faire différentes, et donc nous n'avons pas de plan d'action conjoint», a réitéré Jeanne Reynolds.

Mme Reynolds estime par ailleurs qu'une élection ne serait pas une façon noble de résoudre le conflit. Le gouvernement, d'après elle, devrait plutôt faire des compromis, «piler sur son ego» et trouver des solutions.

Pour l'ancien député péquiste Daniel Turp, un tel scénario électoral serait l'occasion pour les Québécois de choisir des dirigeants qui auront à coeur les étudiants et l'accès à l'université.

«Les étudiants avaient des propositions raisonnables et le gouvernement devrait donner suite à leurs propositions. Et pour le débat plus global, il y aura des élections», a-t-il soutenu, ajoutant que la lutte actuelle en est une qui mérite d'être poursuivie.

Une touriste américaine s'était jointe à la manifestation avec deux compatriotes samedi, affirmant que la mobilisation au Québec était très excitante.

«Il serait temps que les Américains se tiennent debout eux aussi; les droits de scolarité chez nous atteignent des sommets complètement fous», a souligné Maggie, une résidante du Vermont.

Lors du congrès de la CLASSE dimanche, Gabriel Nadeau-Dubois demandera une prolongation de son mandat. Il entend demeurer à son poste jusqu'à la résolution de la crise étudiante, pour ensuite quitter sa fonction.

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