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Hollande et Poutine affichent leurs désaccords sur la Syrie (VIDÉO)

Syrie: entente glaciale entre Hollande et Poutine (VIDÉO)

DIPLOMATIE - On annonçait un premier entretien franco-russe tendu par la question syrienne. La conférence de presse commune de François Hollande et Vladimir Poutine donnée ce vendredi 1er juin n'a pas démenti les pronostics.

En dépit de lignes convergentes sur la situation au Proche-Orient, sur la crise mondiale et sur le sort de l'ex-dirigeante ukrainienne Ioulia Timochenko, les deux présidents nouvellement élus n'ont pas hésité à afficher ouvertement leurs désaccords sur la stratégie à conduire vis-à-vis du régime de Bachar al-Assad.

Les précautions de langage diplomatique ont donc rapidement cédé le pas à un échange d'une rare franchise, chaque pays campant sur ses positions.

Il n'y a "pas de solution possible" en Syrie sans "le départ" de son président Bachar al-Assad, a affirmé François Hollande, position aujourd'hui fermement écartée par Moscou. "Il doit y avoir des sanctions" contre le régime syrien, a-t-il également a déclaré, en ajoutant qu'il connaissait "les risques de déstabilisation, avec les risques de guerre civile" en Syrie.

"Le régime de Bachar el Assad s'est conduit de manière inacceptable, intolérable. Il a commis des actes qui le disqualifient". Il n'y a "de sortie de cette situation qu'avec le départ de Bachar el Assad", a insisté le chef de l'Etat français estimant que ce départ était "un préalable pour la transition politique".

Vladimir Poutine lui a retourné le compliment. "Les sanctions sont loin d'être toujours efficaces", a répondu le maître du Kremlin, réaffirmant son soutien à la médiation de Kofi Annan. Il est "contre-productif de déclarer que sa mission est vouée à l'échec", a-t-il dit. Principal allié du régime de Bachar al-Assad, la Russie s'est jusqu'à présent toujours opposée à toute action résolue du Conseil de sécurité sur la Syrie, dont l'imposition de sanctions au niveau de l'ONU.

Signe de la tension qui oppose Paris et Moscou sur la question syrienne, le président russe s'est autorisé un tacle appuyé à la diplomatie française. Interrogé sur l'hypothèse que la Russie accueille Bachar al-Assad en cas d'exil, Vladimir Poutine a répondu sans ciller que le clan al-Assad avait "plus souvent visité Paris que Moscou". "Je n'ai aucune responsabilité. C'est un autre temps", a esquivé dans la foulée François Hollande. Ambiance.

Ukraine et football

Les deux chef d'Etat ne se sont tout de même pas séparés brouillés et ont d'ailleurs trouvé un point d'accord sur la situation économique mondiale et sur le resserrement des relations économiques entre leurs deux pays. Tous deux ont convenu de "réunir rapidement un séminaire intergouvernemental" précédé d'un "conseil économique et financier".

"Nous pourrons envisager une visite de ma part en Russie au terme de ces réunions", a ajouté François Hollande, qui n'a pas évoqué l'hypothèse d'une intervention militaire en Syrie devant son homologue, contrairement à ce qu'il avait fait à la télévision mardi dernier.

Les deux hommes partagent par ailleurs des points de vue convergents sur la situation de l'ancienne premier ministre ukrainienne, Ioulia Timochenko, aujourd'hui emprisonnée et dont l'état de santé empoisonne les relations entre l'UE et Kiev. Avec Vladimir Poutine, "nous avons parlé de la situation en Ukraine, de Mme Timochenko, et nous avons eu la même conclusion. Sa place n'est pas en prison" et de plus, elle y est, "comme a dit le président Poutine, pour avoir signé des contrats (gaziers) avec la Russie", a relevé François Hollande.

Mais alors que Vladimir Poutine s'est fermement opposé à tout boycott des prochains championnats d'Europe de football en Ukraine, alors que la Russie accueillera les futurs Jeux olympiques d'hiver, François Hollande a maintenu la position arrêtée par son gouvernement de ne pas se rendre en Ukraine. "Je ne suis pas pour un boycott sportif. L'équipe de France, et ça n'a pas été sans mal, va à l'Euro et va faire en sorte de faire le meilleur résultat possible. Mais pour ce qui concerne ma présence et celle de membres du gouvernement, j'ai considéré que ce n'était pas notre place d'aller en Ukraine dans cette situation", a-t-il confirmé.

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