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Égypte: le second tour opposera le candidat des Frères musulmans et un ancien du régime

Le candidats des Frères musulans contre l'ancien PM
AP

En Égypte, le président de la commission électorale Farouk Soltane a annoncé lundi que le candidat des Frères musulmans, Mohammed Morsi, et Ahmed Chafik, le dernier premier ministre du président déchu Hosni Moubarak, s'affronteront au second tour de l'élection présidentielle.

Mohammed Morsi a obtenu 5,7 millions de voix, tandis que Ahmed Chafik a récolté 5,5 millions. Classé troisième, Hamdeen Sabahi a obtenu 4,8 millions de voix.

Quant à Abdel Moneim Aboul Foutouh et Amr Moussa, ils ont obtenu respectivement 4,06 et 2,5 millions de voix.

Le taux de participation au premier tour a atteint 46 %.

Plus tôt dans la journée, Farouk Soltane a indiqué à Al-Jazira que tous les recours déposés par les principaux candidats ont été rejetés.

Trois candidats, le nationaliste arabe Hamdeen Sabbahi, l'islamiste Abdel Moneim Aboul Foutouh et l'ancien chef de la Ligue arabe Amr Moussa avaient déposé des recours en invoquant des irrégularités.

Les chiffres préliminaires publiés dans la presse donnaient le candidat des Frères musulmans en tête avec 25 % des voix, suivi d'Ahmed Chafik avec 24 % des voix.

Le second tour de l'élection aura lieu les 16 et 17 juin et le résultat final sera annoncé le 21 du même mois.

La justice n'a pas dit son denier mot

Le journal Al-Akhbar, citant des sources judiciaires, a révélé lundi que la justice égyptienne allait se prononcer le 11 juin sur une loi interdisant aux piliers de l'ère Moubarak de se présenter aux élections.

Si la haute cour constitutionnelle décide que cette loi est conforme à la Constitution, Ahmed Chafik se trouvera exclu de la course pour le second tour, ce qui changera totalement la donne.

Avant de ratifier la loi, le pouvoir militaire avait demandé à la Cour qu'elle se prononce sur sa constitutionnalité, mais celle-ci avait refusé en expliquant qu'elle ne pouvait statuer sur une loi qu'après son entrée en vigueur.

La loi dite de « l'isolement politique », votée par le Parlement le 12 avril, interdit à tout « président de la République, vice-président, premier ministre, président du Parti national démocrate (PND, parti de M. Moubarak) maintenant dissous, secrétaire général ou membre de son bureau politique » d'exercer des droits politiques pendant dix ans.

La loi concerne les personnes ayant occupé un de ces postes pendant les dix années précédant le 11 février 2011, date de la démission d'Hosni Moubarak.

La candidature de M. Chafik avait été invalidée par la commission électorale avant qu'elle soit acceptée après un appel déposé par le candidat.

Ministre de l'Aviation civile sous M. Moubarak, cet ancien général avait été nommé à la tête du gouvernement dans les tout derniers jours au pouvoir du raïs, contraint à la démission sous la pression d'une révolte populaire le 11 février 2011.

Recherche d'alliance

Avant l'annonce officielle des résultats, les Frères musulmans, qui dominent le Parlement, ont entamé une opération de séduction envers les candidats malheureux pour constituer un front contre Ahmed Chafik.

Le parti Liberté et justice (PLJ), aile politique de la confrérie des Frères musulmans, a préparé une série de propositions pour s'attirer des alliés.

Ainsi, le parti créerait un cercle de conseillers du président composé de cinq membres et nommerait Aboul Foutouh et Sabahi aux postes de premier ministre ou vice-président.

Il attribuerait aussi des postes ministériels à d'autres partis et s'engagerait à trouver des compromis sur la composition de l'assemblée chargée d'élaborer une nouvelle Constitution.

De son côté, l'ancien premier ministre de Moubarak a tendu la main aux jeunes révolutionnaires en se posant comme protecteur du soulèvement. Une démarche qui a peu de chances d'avoir un écho auprès des jeunes qui ont participé à renverser Hosni Moubarak.

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