Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Le gouvernement du Québec et les étudiants se rencontrent à 14h

Rendez-vous à 14h
Montage

Pour la première fois depuis l'adoption de la loi spéciale 78, il y a une dizaine de jours, la ministre de l'Éducation Michelle Courchesne et les leaders étudiants se sont réunis autour d'une même table lundi.

Les négociations ont été suspendues vers 22 h et reprendront à 13 h mardi. Les représentants de la Fédération universitaire du Québec (FEUQ) et de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), Martine Desjardins et Léo Bureau-Blouin, n'ont voulu émettre aucun commentaire à leur sortie de la réunion.

Qualifiée par certains de « rencontre de la dernière chance », celle-ci devrait permettre d'aborder de front les enjeux au coeur du conflit, ont averti d'emblée les représentants des associations étudiantes.

Contrairement aux négociations-marathon des 4 et 5 mai dernier, l'entretien se fait sans les recteurs et les directions de cégeps et sans les leaders syndicaux. Cette fois encore, cependant, toutes les associations étudiantes, soit la FEUQ, la FECQ, la Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE) et la Table de concertation étudiante du Québec (TaCEQ), sont représentées.

À son arrivée sur les lieux de la rencontre, le porte-parole de la CLASSE, Gabriel Nadeau-Dubois, a indiqué que l'association voulait « prendre le temps de bien discuter » afin que « ça ne se termine pas en queue de poisson comme la dernière fois ».

« On vient ici avec peu de pression sur nos épaules, avec une bonne foi que je qualifierais de prudente », a-t-il dit, une référence à sa dernière rencontre avec la ministre Courchesne, au terme de laquelle les leaders étudiants s'étaient dits « rassurés ». C'était la veille de l'annonce du dépôt du projet de loi spéciale.

Ce ne sont peut-être pas des « conditions formelles », a-t-il expliqué, mais ce sont à tout le moins des « priorités ». Un compromis qui évoquerait plutôt les frais afférents, comme l'entente de principe conclue au début du mois, n'est pas envisageable, a-t-il dit, soulignant que les assemblées générales avaient largement rejeté l'entente.

Arrivés peu après, les présidents de la FEUQ et de la FECQ, Martine Desjardins et Léo Bureau-Blouin, ont parlé d'une même voix. « On espère que le gouvernement du Québec est allé chercher une marge de manoeuvre sur la question des droits de scolarité, a déclaré M. Bureau-Blouin, dont le mandat se termine dans quelques jours. « Depuis le début du conflit, le gouvernement a toujours évité de parler du fond du problème. »

« Il n'y a pas de sortie de crise si on ne se questionne pas sur la question de la hausse des frais de scolarité », a renchéri Mme Desjardins. C'est d'avoir « contourné le problème » qui a mené à l'échec suivant l'entente de principe, a-t-elle argué. Autre enjeu incontournable, « la liberté d'expression, la liberté d'association et la liberté de manifestation pacifique », menacées selon elle par la loi 78, que les associations contestent d'ailleurs devant les tribunaux.

« La situation politique est différente, a ajouté M. Bureau-Blouin, puisqu'il n'y a plus de semestre. On voit aussi, de plus en plus, que c'est une mobilisation citoyenne, a-t-il dit, une référence aux manifestations aux casseroles auxquelles participent des citoyens de tout âge. Il a toutefois affirmé que les étudiants arrivaient à la rencontre en « mode solution ».

« Depuis le début, on met beaucoup de pression sur les épaules des associations étudiantes pour qu'elles trouvent des solutions. On a bien hâte de voir ce que le gouvernement a nous proposer », a ajouté le président de la FECQ.

Pas de nouveau blitz de négociations

Les trois leaders étudiants ont tous trois exclu un blitz de négociations comme celui de la rencontre-marathon des 4 et 5 mai.

« On a vu ce que ça a donné », a commenté Mme Desjardins, avec le sourire. [...] On apprend de nos erreurs », a-t-elle dit, soutenant que la fatigue menait à un manque de clarté « dans les détails » des ententes.

À son arrivée, la ministre Courchesne a pour sa part soutenu qu'il fallait « être confiants ». « Je me présente ici sans être fermée à rien », a-t-elle déclaré, ajoutant que ce n'était pas « sur le coin de la rue » que les négociations allaient se faire. » « C'est autour d'une table qu'on trouve la solution. »

Une nouvelle offre sur la table ?

Le cabinet de la ministre Courchesne a refusé de confirmer la rumeur voulant que le gouvernement comptait déposer une nouvelle offre. Mais le ministre des Finances, Raymond Bachand, a confié en entrevue à la télévision que sa collègue avait reçu « un mandat précis » pour « mettre des choses sur la table ».

Malgré les appels pressants de la chef péquiste, Pauline Marois, le premier ministre Jean Charest ne participe pas aux discussions. La ministre Courchesne est de nouveau accompagnée du négociateur Pierre Pilote et du ministre délégué aux Finances, Alain Paquet.

Depuis le début du mois d'avril, le gouvernement a proposé une série de bonifications à l'aide financière aux étudiants et a offert d'étaler sur sept ans plutôt que cinq la hausse des droits de scolarité sans parvenir à satisfaire les associations étudiantes.

Jusqu'ici, le gouvernement Charest a résisté aux pressions en faveur d'un moratoire sur l'augmentation des droits de scolarité.

L'adoption de la loi 78, une législation d'exception musclée visant à assainir le climat de perturbation sociale, a plutôt eu pour effet de gonfler les rangs des manifestants contre le gouvernement. À Montréal, des marcheurs frappant sur des casseroles ont défilé dimanche soir. Des manifestations « festives » similaires ont aussi eu lieu à Québec et à Sherbrooke.

INOLTRE SU HUFFPOST

Manif nocturne du 26 mai 2012

Manif nocturne du 26 mai 2012

La manif de casseroles du 24 mai

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.