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Kim Bingham lance «Up!», son nouvel album solo sur la scène de la Sala Rossa, à Montréal (PHOTOS/VIDÉO)

Kim Bingham: des ondes positives (PHOTOS/VIDÉO)
Jean-François Cyr

MONTRÉAL - On connaît notamment la chanteuse pour sa collaboration à la trame sonore de la télésérie (québécoise et française) «Les Invincibles» ou encore pour son implication dans le groupe montréalais de musique alternative Me, Mom & Morgentaler. Kim Bingham, qui s’est investie auprès de plusieurs autres projets, notamment à Los Angeles et à Paris, a choisi Montréal pour lancer son nouvel album solo «Up!», mardi soir, à la Sala Rossa.

La grande brune avoue d’emblée qu’elle en a fait du chemin au cours des dernières années. À vrai dire, elle n’arrête jamais. Après avoir fait ses débuts avec Me, Mom & Morgentaler, elle s’est lancée dans une aventure avec le groupe Mudgirl, à Vancouver. À l’aube de l’an 2000, elle se donnait pour le Kim Band. Plus tard, elle fondait le trio féminin Kamikaze Pilot, à Los Angeles.

«J’ai fait des albums sous de nombreux pseudonymes. J’ai longtemps eu l’impression d’avoir incarné des personnages. Mais malgré tous ces changements de peau, le résultat revient toujours à moi. Il était temps, je crois, de faire un album sous mon vrai nom», raconte-t-elle lors d’une entrevue dans un café du Plateau Mont-Royal.

Le résultat est un gravé de douze morceaux pop-rock (sauf «Party Girl» chantée en français) «assumés» et accrocheurs, livrés par de bonnes guitares électriques, des claviers, de la batterie et de la basse. Une proposition qu’on écoute, tout en étant intrigués. Et qu’on doit réécouter pour s’en convaincre. Au final, on se laisse entraîner par cette sorte de «classic rock» revisité qui fonctionne assez bien. C’est bien produit, propre et léger. Un rendu qui ne réinvente rien, mais qui laisse penser que cette chanteuse est l’un des beaux talents de la gent féminine québécoise. D’autant plus que ce bagage professionnel qui émane de sa personnalité annonce d’autres projets prometteurs.

L’étincelle

«L’enregistrement de Up ! a été initié par un appel de John Kastner (Bran Van 3000) alors que j’étais en France. Il voulait coréaliser un album avec moi. Je pensais depuis longtemps à faire ce disque, qui est en fait la suite de Girlology (paru en 2001). Je me suis dit que c’était le moment opportun. Je me suis donc tournée vers des musiciens (John Kastner, Jason Flakner, Mathias Schneeberger, Chris Thorn, Gene Trautmann) à Los Angeles, où j’ai fait l’album. Par la suite, j’ai contacté certaines personnes à Montréal pour la touche finale (Franck Deweare, Sunny Duval)», explique la chanteuse.

«Bien que plusieurs diront que le rock se chante d’abord en anglais, je tenais à écrire aussi en français. Voilà un beau défi. J’ai longuement pensé que cet album serait bilingue. C’est important pour moi. Je suis anglophone, mais j’ai grandi en français. C’est donc naturel de chanter dans la langue de Molière», poursuit-elle.

Sans détour, Kim Bingham affirme qu’elle voulait un imprimé au message positif («Bel Ami», «Up!», «Incredible Places»). Un antidote à l’ambiance maussade des dernières années en Occident: «Je voulais quelque chose qui soulage, fait du bien, allège l’atmosphère de crise économique. J’avais envie d’offrir aux gens un peu de soleil à écouter dans une voiture aux fenêtres baissées, en pique-nique ou sur la plage.»

Sur la scène de la Sala Rossa plus ou moins dégarnie (le prix à payer pour ses nombreux séjours et projets à l’étranger est d’être encore peu connue du public québécois), l’album a été interprété avec beaucoup d’aisance par la chanteuse: féline, charismatique, sensuelle, inspirée, Kim Bingham, guitare électrique au cou, est visiblement dans son élément. Ce qu’on entend sur les planches est grosso modo ce qu’on retrouve sur le disque, avec plus d’aplomb. On pense à «Hard Act To Follow», plus musclée que les autres pièces. Et que dire de cette voix tout aussi juste et puissante que sur le cd.

La chanteuse a su également s’entourer de bons musiciens (Lydia Champagne à la batterie - solide - Caroline Cameron à la basse et aux choeurs, Sheenah Ko au clavier et aux chœurs – excellente – et Serge Capistran à la guitare). Ils devraient la suivre dans une éventuelle tournée en province. Ce n’est pas un cliché de la dire: c’est bien de voir au Québec des femmes jouer du rock avec cette allure de pro.

Une voix montréalaise à (re)découvrir.

Kim Bingham lance «Up!»

Kim Bingham lance «Up!»

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