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Une manifestation pour souligner le 100e jour du conflit étudiant (PHOTOS)

Une manif pour souligner le 100e jour du conflit
Myriam Lefebvre

MONTRÉAL - La grande manifestation pour marquer les 100 jours de la grève étudiante a rassemblé plusieurs dizaines de milliers de personnes, mardi après-midi au centre-ville de Montréal.

Peu de temps après le début de la marche, un groupe de manifestants dirigé par la CLASSE a choisi d'emprunter un itinéraire qui n'avait pas été dévoilé, se dirigeant vers l'ouest sur la rue Sherbrooke plutôt que vers l'est, où s'est dirigée une autre portion des manifestants qui avait remis un itinéraire.

L'ensemble des manifestants devaient ultimement converger vers le parc Lafontaine. La CLASSE avait d'ailleurs indiqué par voie de communiqué plus tôt dans la journée qu'il s'agissait de sa destination d'arrivée, sans préciser par où elle passerait pour s'y rendre.

À l'opposé, les Fédérations étudiantes universitaire (FEUQ) et collégiale (FECQ) avaient annoncé leurs parcours afin de respecter les limites imposées par la loi 78, tout en précisant qu'elles la contesteront devant les tribunaux.

"L'objectif de la manifestation d'aujourd'hui, c'est justement de démontrer qu'il est possible de manifester pacifiquement, mais aussi d'envoyer un signal clair au gouvernement Charest que la mesure de la loi spéciale, la ligne dure, ça ne fonctionne pas", a expliqué Léo Bureau-Blouin, président de la FECQ.

"À un moment donné, il faut discuter, il faut tendre la main aux étudiants. Il faut peut-être accepter aussi qu'on s'est trompé", a-t-il ajouté.

Sa vis-à-vis de la FEUQ, Martine Desjardins, a cependant précisé qu'il serait difficile d'entamer de nouveaux pourparlers avec le gouvernement sous l'égide de la loi 78.

"On ne peut pas négocier lorsqu'on a une épée de Damoclès au-dessus de la tête, alors que la ministre de l'Éducation (Michelle Courchesne) peut à tout moment restreindre nos droits d'association", a-t-elle dit.

Dans la rue, les étudiants étaient accompagnés de représentants des grandes centrales syndicales, de même que de plusieurs syndicats d'enseignants et de plusieurs autres corps de métier, mais aussi de citoyens. La Fédération des travailleurs du Québec (FTQ) a fourni son service d'ordre pour éviter les débordements.

Avant le départ, la CLASSE avait tenu à s'exprimer en marge des deux autres fédérations étudiantes en refusant d'annoncer son itinéraire. Avec une pointe de défi, le porte-parole Gabriel Nadeau-Dubois a dit qu'il était à même de démontrer le ridicule de la loi 78 en affirmant qu'il serait impossible d'arrêter tous ceux qui font de la désobéissance civile.

"S'il (le gouvernement) veut s'en prendre aux porte-parole et aux élus de la CLASSE avec des amendes salées, s'il est conséquent, il devra également donner des amendes aux milliers de personnes présentes", a lancé M. Nadeau-Dubois.

Parmi les manifestants se trouvaient des artistes dont Paul Piché et Michel Rivard, et l'ancien chef du Bloc québécois Gilles Duceppe, qui arborait quant à lui le carré blanc.

"Je ne suis pas en faveur de la désobéissance civile, nous ne sommes pas dans l'Inde de Gandhi ni dans la lutte de Martin Luther King. D'autre part, je dénonce aussi la désobéissance démocratique du gouvernement. Les deux s'alimentent et ça donne une crise", a déploré M. Duceppe.

Les étudiants espèrent que cette autre mobilisation, dont les échos se font aussi entendre à l'étranger, permettra de remettre à l'ordre du jour une séance de négociation avec le gouvernement.

Mais cette manifestation étudiante ne visait pas tant la hausse des droits de scolarité que la loi 78 du gouvernement Charest adoptée vendredi dernier.

De Québec, le ministre de la Sécurité publique, Robert Dutil, a tenté une fois de plus de préciser que la loi ne vient non pas interdire le droit de manifester, mais l'encadrer, en exigeant notamment de produire l'itinéraire de tout rassemblement au moins huit heures avant la tenue d'un événement.

Cela dit, depuis l'adoption de la loi 78, les manifestations se sont poursuivies dans une ambiance extrêmement tendue, et donnant lieu à plus de débordements violents en fin de semaine.

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