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Libye: Amesys visé par une enquête pour complicité d'actes de torture

Une entreprise française accusée de complicité d'actes de torture en Libye
REUTERS

Une entreprise française est-elle complice d'actes de torture en Libye? La Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) et la Ligue des droits de l'Homme (LDH) en sont persuadées. Lundi 21 mai au soir, une information judiciaire visant la société Amesys a ainsi été ouverte à Paris.

Cette filiale de Bull depuis 2010 est une entreprise d'ingénierie spécialisée dans les systèmes sécuritaires. En 2007, Amesys aurait mis à disposition du régime de Mouammar Kadhafi des technologies permettant d'intercepter les communications, de traiter et d'analyser des données.

Surveillance des messages

Selon le Wall Street Journal (lien en anglais), qui avait révélé l'affaire en août dernier, Amesys aurait équipé fin 2009 le centre de surveillance d'Internet de Tripoli avec un système d'analyse du trafic internet (DPI). Celui-ci permet de contrôler les messages qui s'échangent, pour éventuellement filtrer, voire censurer des "paquets" de données.

Pour la FIDH, ces technologies "permettaient à l'ex-dirigeant libyen et son régime de surveiller la population libyenne, notamment les opposants, pour les arrêter et les mettre en prison où ils étaient torturés". Ce qui justifie, selon l'ONG, le chef de complicité d'actes de torture.

Un contexte de "rapprochement diplomatique"

De son côté, Amesys "conteste très fermement cette accusation" et "souhaite rapidement pouvoir informer le magistrat instructeur de la réalité du dossier". La société ajoute qu'elle "tient à disposition tous les éléments qui seraient jugés nécessaires par le magistrat pour la parfaite compréhension des faits". Sans pour autant préciser la nature des ces éléments.

Amesys avait reconnu début septembre avoir fourni du "matériel d'analyse" portant sur des "connexions internet", tout en rappelant que le contrat avait été signé dans un contexte de "rapprochement diplomatique" avec la Libye.

Il aura fallu attendre sept mois entre la plainte déposée et l'ouverture de l'enquête. Un délai que regrettent les deux ONG. Elles espèrent aujourd'hui que "des investigations seront rapidement diligentées, tant en France qu'en Libye, pour établir la vérité des faits et la responsabilité éventuelle de la société Amesys".

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