Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Loi spéciale : publicité-choc de la Fédération autonome de l'enseignement

Loi spéciale : publicité-choc de la Fédération autonome de l'enseignement
Radio-Canada.ca

La Fédération autonome de l'enseignement (FAE), qui regroupe le tiers du personnel enseignant des commissions scolaires du Québec, signe une publicité très dure à l'endroit du premier ministre pour dénoncer sa loi spéciale visant à mettre fin au conflit étudiant.

Selon le message lancé par cette publicité parue samedi dans les quotidiens, Jean Charest porte le visage de la honte. En entrevue à RDI, le président de la Fédération qui représente 32 000 membres a expliqué ce qui a motivé cette riposte cinglante. « Il ne nous reste plus grand moyen pour exprimer notre indignation. Je vais vous dire franchement qu'avec les projets de loi matraque que multiplie le gouvernement Charest, il devient difficile pour la population et les organisations, autant étudiantes que syndicales, de s'exprimer publiquement », a estimé Pierre Saint-Germain.

LA PUBLICITÉ ICI:

Le syndicaliste a rappelé que Jean Charest avait servi la même médecine aux organisations syndicales en 2005 avec la loi 43 qui fixait les conditions de travail des employés de la fonction publique et parapublique. Un rapport du conseil d'administration du Bureau international du travail, rattaché à l'ONU, avait condamné cette décision en 2007.

La législation proposée par Québec a fait bondir les enseignants, selon M. Saint-Germain. « Quand on a pris connaissance du projet de loi et qu'on l'a présenté à nos membres, la réaction des gens a été vraiment unanime. Les gens trouvaient ce projet de loi tout à fait odieux. Une profonde indignation s'est manifestée dans la salle et les gens souhaitaient une réaction vive de la part de la Fédération », a-t-il indiqué.

Une loi à la portée large

Le président de la FAE admet que ses membres ne sont pas directement touchés par le conflit étudiant, mais il estime que la loi spéciale est beaucoup plus large que la raison pour laquelle elle a été instaurée. « À partir du moment où on va vouloir exprimer notre insatisfaction à l'endroit du gouvernement, on est coupable par association. Il n'y a plus personne qui va vouloir aller dans les rues ne sachant pas s'il va être susceptible d'être arrêté, d'être soumis à une amende lourde », fait-il valoir.

« Nous sommes une organisation syndicale qui défend le droit de ses membres, c'est vrai, mais nous sommes aussi des acteurs de la société civile qui ont à coeur les droits fondamentaux et qui ont à intervenir quand il y a des dérives de cette nature. », a déclaré Pierre Saint-Germain, président de la Fédération autonome de l'enseignement.

M. Saint-Germain croit que le gouvernement a voulu mettre un terme à la contestation dont il fait l'objet pour le bon déroulement de sa prochaine campagne électorale. « Le gouvernement a utilisé cette loi-là en fin de compte pour bâillonner l'ensemble de la population qui voudrait aller manifester de façon spontanée dans le cadre d'une rencontre électorale », dit-il.

La FAE représente des enseignements qui se sont désaffiliés de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), déçus de ses stratégies adoptées dans les dossiers de l'équité salariale et de l'implantation de la réforme de l'éducation au Québec.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.