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Des changements sur le web après la loi spéciale

Des changements sur le web après la loi spéciale
Simon-Marc Charron

Un texte de Marc-Antoine Ménard

La loi spéciale du gouvernement de Jean Charest adoptée vendredi soir à l'Assemblée nationale du Québec a déjà des impacts sur le web.

Le site « Bloquons la hausse » de la Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE) a fermé sa page Événements, sorte de forum où étaient annoncées, chaque jour, diverses manifestations au Québec liées au conflit étudiant.

L'attaché de presse de la CLASSE, Renaud Poirier-St-Pierre, a indiqué à Radio-Canada.ca que la page avait été fermée à la suite de l'adoption de la loi spéciale.

Elle le restera au moins jusqu'à la tenue du congrès de la Coalition. Une décision sera prise par la suite, ce qui fait que l'onglet pourrait réapparaître sur le site si le congrès en décide ainsi, a confirmé M. Poirier-St-Pierre.

Le congrès de la CLASSE a lieu dimanche à Montréal. Selon le cahier de préparation au congrès publié sur le site de la Coalition, les délégués discuteront notamment de la poursuite de la grève malgré la suspension de la session et devront se prononcer sur la contestation de la loi spéciale devant les tribunaux.

L'Association des étudiants du Département d'informatique et de recherche opérationnelle de l'Université de Montréal doit aussi proposer que la CLASSE organise une campagne d'éducation populaire sur la gratuité scolaire, sur les sources de financement des universités et sur la tarification et la privatisation des services publics.

Vendredi soir, après l'adoption de la loi spéciale, le coporte-parole de la CLASSE, Gabriel Nadeau-Dubois, a de nouveau lancé un appel à la mobilisation des citoyens pour une grande manifestation le 22 mai à Montréal.

Un nouveau forum web sur les manifestations

Parallèlement, un nouveau site, inspiré du modèle de Wikipédia, a fait son apparition et accomplit la même fonction de recenser diverses annonces de manifestations au Québec. On ne connaît pas cependant la provenance des informations qui s'y trouvent, ni leur authenticité.

Les créateurs du site s'engagent à ne garder aucune des adresses IP qui permettraient de retracer des personnes envoyant des informations.

« Il faut nous voir comme un bulletin météo des manifestations étudiantes; où ne pas aller en auto, où ne pas se retrouver à pied, etc... », lancent les auteurs, non sans ironie.

Le site comporte une section « Informations légales importantes », où ses créateurs expliquent le nouveau contexte créé par la loi spéciale.

« La loi 78 votée par le gouvernement Charest cause principalement un problème par le fait qu'elle rend les organisateurs coupables du simple fait d'organiser des manifestations. Or, la plupart des démonstrations [sic] qui ont eu lieu à Montréal et Québec ces derniers mois sont des manifestations spontanées. L'application de cette loi au niveau de la culpabilité des organisateurs, dépend d'une démonstration de concertation. ManifsWiki.net permet l'échange d'informations sans concertation entre les citoyens québécois désirant attirer l'attention vers l'existence de manifestations prévues en toute légalité », indique un message sur le site.

La Loi permettant aux étudiants de recevoir l'enseignement dispensé par les établissements de niveau postsecondaire qu'ils fréquentent, issue du projet de loi 78, interdit des rassemblements entravant l'accès aux étudiants à leurs cours. Les organisateurs de toute manifestation de 50 personnes ou plus tenue dans un endroit public doivent communiquer aux policiers les détails de l'événement au moins huit heures à l'avance (date, heure, durée, itinéraire et moyens de transport utilisés). Le corps de police peut ordonner des changements de lieu ou d'itinéraire, lorsqu'il juge qu'il y a « des risques graves pour la sécurité publique ».

Dans le cas d'entraves au droit des étudiants à assister à leurs cours, les associations et fédérations étudiantes seront responsables des dommages causés à des tiers : elles devront prouver qu'elles ne contreviennent pas à la loi ou que cela ne fait pas partie d'une action concertée.

Adoptée vendredi soir, la loi spéciale continue de provoquer des réactions polarisées.

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