"Talentueux", "prodige", "ovni du cinéma", "chouchou de Cannes": les termes ne manquent pas pour parler de Xavier Dolan, réalisateur québécois de 23 ans. Son troisième long métrage Laurence Anyways sélectionné dans la catégorie Un Certain Regard, est projeté aujourd'hui sur la Croisette.
Comme pour ses deux précédents films, J'ai tué ma mère (2009) et Les amours imaginaires (2010), respectivement sélectionnés à La Quinzaine des réalisateurs et à Un Certain Regard, Xavier Dolan grimpera une nouvelle fois les marches.
Son meilleur film
Avec Laurence Anyways, histoire d'un homme assoiffé d'existence (Melvil Poupaud) qui annonce à sa copine qu'il veut devenir une femme, Xavier Dolan assure signer son œuvre la "plus aboutie, la plus complète, la plus accessible et la plus touchante". Et pour cause, inspiré de Titanic pour "son ambition et sa virtuosité du montage", le jeune réalisateur sait déjà que ce film servira de point de comparaison pout tous ceux à venir. "Laurence Anyways est le film dont mes prochains films seront victimes de comparaison. Je le sais, je n'ai pas besoin d'attendre que les journalistes me le disent" déclarait-il à l'AFP.
Xavier Dolan est né au Quebec en 1983, d'un père comédien et chanteur. Il débute sa carrière dans des publicités et apparaît dans des réalisations telles que J'en suis de Claude Fournier, La forteresse suspendue de Roger Cantin et le polémique Martyres de Pascal Laugier. Le jeune homme donnera également leur voix française à Stan Marsh, personnage de South Park, Ron Weasley dans Harry Potter et Jacob Black dans Twilight.
Premier scénario, premières réalisations
À 17 ans, il écrit son premier scénario,J'ai tué ma mère sur les relations épineuses entre mère et fils, qu'il réalise et produit 3 ans plus tard. Le style Dolan impressionne et sera présenté sur la Croisette et aux Césars dans la catégorie meilleur film étranger. Un succès qu'il récidive avec Les amours imaginaires en 2009 , un trio amoureux sélectionné pour Un Certain Regard et une nouvelle fois représenté pour le César du Meilleur film étranger. Des histoires d'amour, des personnages différents et complexes, une musique omni-présente, le jeune réalisateur impose sa patte dans le monde du cinéma, refusant toute comparaison.
On comprend ainsi que Xavier Dolan soit un tantinet prétentieux et déçu de ne pas être cette année en compétition officielle, ne serait-ce que pour être le plus jeune réalisateur en lice pour la Palme. "On avait rêvé à d'autres choses", lâche-t-il à l'AFP. "C'était important parce que j'aurais été le plus jeune cinéaste de l'Histoire à l'être".
Sachant que Steven Soderbergh est à ce jour le plus jeune palmé pour Sexe, mensonge et vidéo réalisé alors qu'il n'avait que 26 ans, il reste 3 ans à Xavier Dolan pour atteindre son objectif et arrêter d'avoir l'impression de "stagner au même endroit" chaque année. Courage Xavier.
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