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Loi spéciale : les fédérations étudiantes promettent de poursuivre la lutte

« Ce n'est pas fini tant que ce n'est pas fini », déclare Martine Desdjardins
Capture d'ecran

Les fédérations étudiantes ont vertement dénoncé l'adoption de la loi spéciale visant à mettre fin à la grève étudiante mais soutiennent que leur combat n'est pas terminé.

Le président de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), Léo Bureau-Blouin, et la présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), Martine Desjardins, ont fait part de leur frustration, parlant d'un triste jour pour la démocratie, tout en promettant de continuer à se battre contre la hausse des droits de scolarité.

« Ce que les libéraux doivent comprendre, c'est que ce n'est pas fini tant que ce n'est pas fini. », a déclaré Martine Desjardins.

Selon elle, le gouvernement a cherché une confrontation avec la jeunesse québécoise. « Le gouvernement a perdu près de 190 millions de dollars depuis le début du conflit, soit 20 millions de plus que ce que va rapporter la hausse des droits de scolarité dans les prochaines années », a-t-elle dit.

Mme Desjardins a soutenu que la loi venait éteindre le pouvoir des associations étudiantes, en sanctionnant de façon démesurée celles qui seront liées à d'éventuelles contestations étudiantes.

« La FEUQ représente 125 000 membres. Je ne peux pas demander à chacun de mes membres de me dire où il se trouve, ce qu'il va faire. On nous rend impuissants. On éteint le droit associatif, on brime le droit de manifester. », ajoutait Martine.

« La loi déposée met à mal le droit démocratique de manifester pour l'ensemble de la population », a dit de son côté Léo Bureau-Blouin, qui a précisé que la FECQ déposera un recours en nullité ce mardi.

« Nous allons prendre le temps d'explique à nos membres le contenu de la loi spéciale et demander l'avis de nos conseillers juridiques. On va adopter un plan de match précis, qui sera révélé au cours de la semaine prochaine ».

M. Bureau-Blouin a précisé qu'aucune manifestation n'était prévue au cours de la fin de semaine.

« Je ne vous cache pas que j'ai l'impression qu'il y a de la vengeance, que des députés libéraux ont voulu utiliser la puissance de l'État pour démontrer aux étudiants que le gouvernement est plus puissant qu'eux. Je ne crois pas que c'est la manière adéquate de s'adresser aux jeunes et aux générations à venir. », croit Léo.

Par ailleurs, M. Léo Bureau-Blouin a fait un bilan du mouvement, se disant surpris par l'ampleur de la mobilisation et la ténacité des membres de sa fédération.

« Je veux m'adresser aux membres, aux étudiants qui se mobilisent depuis 15 semaines. Il y a de quoi être fier d'avoir créé un des plus grands mouvements sociaux et de contestation dans l'histoire du Québec. D'avoir démontré à ces vieux guerriers de la politique qu'une génération qu'on disait apathique pouvait se mobiliser pour exprimer son ras-le-bol ».

« Un meurtre de ce qu'est le Québec », dit la CLASSE

De son côté, le porte-parole de la Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE), Gabriel Nadeau-Dubois, a dénoncé l'adoption de la loi, parlant d'un « recul social majeur ».

« C'est une loi matraque, une loi bâillon qui littéralement vient menotter les citoyens du Québec dans leur droit de contester les décisions qui sont prises par leur gouvernement. Avec cette loi, le gouvernement libéral tente d'instituer un climat de peur, de délation citoyenne, et ce à des fins partisanes, ce qui rend la chose encore plus injuste. », a déclaré Gabriel Nadeau-Dubois.

Même avec les amendements apportés à la loi spéciale, M. Nadeau-Dubois soutient qu'elle est encore « injuste, arbitraire et inconstitutionnelle ». Il a répété que la CLASSE allait contester la loi devant les tribunaux.

« C'est un meurtre de la liberté d'expression, de la liberté d'association, de la liberté de manifester. C'est aussi, un meurtre de ce qui caractérisait le Québec par rapport à d'autres sociétés dans le monde. », a-t-il dit.

Gabrielle Nadeau-Dubois a de nouveau lancé un appel à la mobilisation des citoyens pour une grande manifestation le 22 mai à Montréal.

« La seule chose qui nous reste, c'est la mobilisation et c'est l'appel qu'on lance aujourd'hui », a-t-il indiqué.

Comme il l'avait fait plus tôt aujourd'hui, Gabrielle Nadeau-Dubois a réaffirmé que la CLASSE n'excluait pas de lancer un appel à la désobéissance civile. La CLASSE va décider de la suite des choses lors de son congrès en fin de semaine. « Il va falloir une réponse d'exception à cette loi d'exception », a-t-il lancé.

Plus tôt, la chef péquiste, Pauline Marois, a dénoncé l'adoption de la loi spéciale, qu'elle qualifie d'« abusive ».

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