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Conflit étudiant: Québec déposera une loi spéciale pour suspendre les sessions d'hiver (TWITTER)

Le gouvernement prêt à dégainer sa loi spéciale
PC

Le premier ministre Jean Charest a annoncé que le gouvernement est prêt à déposer une loi spéciale dans le conflit étudiant, qui aurait pour effet de suspendre, jusqu'en août, les sessions des collèges et des universités actuellement en grève à moins que des ententes n'interviennent dans les établissements.

M. Charest en a présenté les grandes lignes mercredi soir, aux côtés notamment de la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, quelques heures après une réunion du conseil des ministres à Québec. Le gouvernement dit vouloir favoriser le droit de tous les étudiants qui le désirent à suivre leurs cours, et souhaiter avant tout "rétablir la paix sociale souhaitée par la population du Québec".

Le projet de loi doit proposer la "réorganisation du calendrier scolaire", en "privilégiant" une solution qui permettrait de "marquer une pause tout en permettant à la tension de se résorber". Il sera soumis "bientôt" à l'Assemblée nationale, a simplement dit le premier ministre.

Environ une heure après l'annonce de M. Charest, les associations étudiantes ont condamné férocement ce projet de loi spéciale et ont eu des mots très durs à l'endroit du gouvernement. Le président de la Fédération étudiante collégiale (FECQ), Léo Bureau-Blouin, a même lancé que s'il devait y avoir "des violences et des blessés graves, Jean Charest devrait en porter l'odieux". Il a fait valoir qu'une telle crise ne se règle pas à coups de lois spéciales.

Le porte-parole de la Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE), Gabriel Nadeau-Dubois, a affirmé que le premier ministre "brise le droit de grève des étudiants pourtant reconnu". Il a soutenu que le gouvernement libéral semble préférer "frapper et ridiculiser la jeunesse que de l'écouter".

La Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) a dit croire que M. Charest "jette de l'huile sur le feu". La présidente Martine Desjardins a soutenu que la seule façon de régler la situation est d'"avoir une discussion avec les représentants élus des étudiants".

Vers une pause

Le gouvernement proposera que les sessions dans les établissements aux prises avec un boycott soient suspendues à moins qu'une entente n'intervienne entre la direction d'un établissement, les étudiants et les professeurs.

Le gouvernement souligne que les étudiants pourraient compléter leur session d'hiver à partir du mois d'août jusqu'en septembre.

Selon le projet de loi, le calendrier serait modifié en conséquence et la session d'automne reprendrait à partir d'octobre et se terminerait en janvier.

M. Charest a dit souhaiter une "pause salutaire pour tous". Il a déclaré que le droit sacré à l'éducation ne doit jamais laisser place à "l'intimidation et la violence".

"Aucun étudiant ne sera forcé de retourner en classe", a ajouté le premier ministre. Il a affirmé que "le droit de manifester sans violence et sans intimidation reste intact".

Il a appelé les associations étudiantes et les chefs syndicaux à "écouter la voix de la population du Québec, et faire un appel sans réserve à la non-violence et au refus de l'intimidation".

Lors de la conférence de presse, mercredi soir, la ministre Courchesne a répété ne pas avoir perçu la moindre volonté de compromis lors de sa rencontre la veille avec les leaders étudiants.

"Les discussions ont été menées sur un ton cordial, mais force est de constater que la position des associations étudiantes s'est durcie, qu'il n'y a aucune ouverture pour faire les compromis nécessaires pour arriver à un retour en classe", a argué Mme Courchesne aux côtés du premier ministre.

Il y a à peine 48 heures, Line Beauchamp démissionnait de son poste de ministre de l'Éducation, disant ne plus faire partie de la solution après plus de trois mois de conflit.

Le mouvement contre la hausse des droits de scolarité, qui en est à sa 14e semaine, fait l'objet ces derniers temps d'injonctions par des étudiants qui veulent reprendre les cours.

Mais plus souvent qu'autrement, celles-ci ne sont pas respectées et donnent lieu à des confrontations entre étudiants en faveur de la grève et policiers aux portes des cégeps et universités.

Bon nombre de votes en faveur de la reconduite de la grève ont été menés ces dernières semaines.

Il fait valoir certaines mesures déjà proposées pour régler le conflit, notamment l'augmentation des bourses et un remboursement du prêt étudiant proportionnel au revenu.

La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) avait mis en garde le gouvernement dans la journée qu'une loi spéciale "envenimerait" la situation et compromettrait encore davantage la paix sociale.

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