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La fréquentation des salons de bronzage sera interdite aux moins de 18 ans

Les salons de bronzage interdits aux mineurs

QUÉBEC - Les adolescents soucieux d'exhiber un hâle tropical à leur bal de finissants ne pourront plus passer d'abord par le salon de bronzage pour s'offrir la couleur de peau tant désirée.

Car la fréquentation des salons de bronzage, reconnue comme étant nuisible pour la santé, sera bientôt interdite aux moins de 18 ans.

Soucieux de s'attaquer à l'apparition de mélanomes, en croissance exponentielle, particulièrement chez les jeunes, le ministre de la Santé, Yves Bolduc, a déposé mardi un projet de loi en ce sens, et il espère qu'il sera adopté avant l'ajournement de juin, ayant déjà acquis l'approbation de l'opposition officielle.

Un jeune qui bravera l'interdit s'exposera à une amende de 100 $. Le propriétaire du salon, quant à lui, risque de devoir acquitter une amende pouvant aller jusqu'à 15 000 $.

Le ministère de la Santé embauchera deux ou trois inspecteurs chargés de faire le tour des salons de bronzage artificiel afin de s'assurer qu'ils respectent la loi.

Le projet de loi 74 vise aussi à interdire la publicité en faveur du bronzage artificiel destinée aux enfants et aux adolescents.

De plus, les salons de bronzage devront afficher dans leur établissement une mise en garde informant leur clientèle des effets nocifs du bronzage artificiel sur la santé, voire des risques pour le cancer de la peau.

Ce type d'exposition aux rayons ultraviolets, avant l'âge de 35 ans, augmente de 75 pour cent le risque de développer un mélanome, selon la Société canadienne du cancer.

Les trois quarts des cas de mélanomes diagnostiqués chez les 18-29 ans adeptes du bronzage artificiel sont attribuables à l'usage des lits de bronzage, affirme de son côté l'Institut national de santé publique du Québec, préoccupé par le fait que les rayons UV des lits de bronzage sont de cinq à 15 fois plus forts que le soleil de midi.

Pas moins de 250 000 jeunes Québécois de moins de 30 ans ont fréquenté les salons de bronzage l'an dernier, à raison d'une fois par mois en moyenne, indiquent les calculs de l'Institut.

Malgré la gravité de la situation, le ministre Bolduc a cependant renoncé à étendre l'interdiction du bronzage artificiel à toute la population.

«Il y a aussi une question de droits individuels et de choix personnel», a dit le ministre en conférence de presse, après le dépôt de son projet de loi, en précisant que la société avait d'abord «l'obligation de protéger nos mineurs qui, eux, sont moins en mesure de comprendre la situation».

L'Association des dermatologistes du Québec et la Société canadienne du cancer ont applaudi l'initiative du Québec dans ce domaine. Les deux organismes étaient venus sonner l'alarme, l'hiver dernier, en commission parlementaire, réclamant de toute une urgence un projet de loi pour protéger les enfants et adolescents contre cette pratique nocive.

Au Québec, en 15 ans, le nombre de cas de mélanomes _ la forme la plus meurtrière de cancer de la peau _ a doublé.

Chaque année, on compte 22 000 nouveaux cas diagnostiqués de cancers de la peau au Québec, un phénomène en expansion constante.

Avec ce projet de loi, «on envoie un message clair à la population que le bronzage artificiel, et même le soleil, est dangereux, pour nos jeunes et pour nous, peu importe l'âge. C'est très important de prendre au sérieux le cancer de la peau», a noté le docteur Joel Claveau, de l'Association des dermatologistes, présent à la conférence de presse, en relatant que le week-end dernier il avait assisté au décès d'un jeune homme de 30 ans, qui avait contracté un mélanome.

«Je diagnostique près de 10 cancers de la peau à chaque jour», a-t-il ajouté, pour démontrer la gravité de la situation.

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