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Suspects du métro: l'audience de remise en liberté des quatre jeunes est reportée

Les quatre suspects du métro restent en prison
SPVM

MONTRÉAL - Les quatre jeunes accusés d'avoir participé aux attentats à la bombe fumigène dans le métro ont eu droit à des acclamations et à une ovation alors qu'ils comparaissaient au palais de justice de Montréal, lundi.

François Vivier Gagnon (22 ans), Geneviève Vaillancourt (25 ans), Vanessa L'Écuyer (22 ans) et Roxane Belisle (23 ans) souhaitaient obtenir leur remise en liberté, mais devront retourner derrière les barreaux jusqu'au 23 mai.

Les suspects ont souri en voyant leurs proches et amis dans la salle d'audience. Ces derniers les ont chaudement applaudis lorsqu'ils ont quitté les lieux, menottes aux mains. Certains leur ont envoyé des baisers et lancé des mots d'encouragement.

Le garçon et les trois filles sont emprisonnés depuis qu'ils se sont rendus aux autorités vendredi. Plusieurs accusations ont été déposées contre eux durant le week-end, soit incitation à craindre des activités terroristes, méfait de plus de 5000 $ et complot. Francois Vivier Gagnon a aussi été accusé de port d'arme prohibée parce qu'il aurait eu en sa possession un couteau papillon sans être titulaire du permis nécessaire.

L'accusation d'incitation à craindre des activités terroristes pourrait leur valoir jusqu'à cinq ans de prison. Elle découle d'un amendement au Code criminel effectué après les attentats du 11-Septembre 2001.

«Ces articles du Code criminel ont été adoptés en 2002 à la suite des événements de septembre 2001», a commenté lundi le procureur de la Couronne Steeve Larivière. «Ce sont des accusations qui ont déjà été portées par le passé autant à Montréal qu'ailleurs au Canada ou au Québec et qui le seront vraisemblablement dans le futur.»

M. Larivière a indiqué qu'il s'opposerait à la remise en liberté des quatre accusés parce que celle-ci minerait la confiance du public envers le système judiciaire.

L'audience à ce sujet a été reportée à la semaine prochaine en raison d'un problème de procédure. La Couronne a transmis la preuve complète à la défense lundi et les deux partis avaient donc besoin de plus de temps pour préparer leurs arguments.

«On avait reçu un tout petit document de preuve samedi dernier lors de la comparution et, aujourd'hui, on a reçu un supplément de preuve», a raconté l'avocate Véronique Robert, qui représente deux des suspects. «C'est normal et ce n'est pas un reproche que l'on fait aux procureurs de la Couronne. Mais il fallait qu'on reporte parce qu'on n'était pas prêts à procéder à des enquêtes sur remise en liberté.»

Gagnon, Vaillancourt, L'Écuyer et Belisle sont accusés d'avoir déposé des bombes fumigènes dans différentes stations de métro jeudi dernier, forçant l'évacuation et la fermeture du service en pleine heure de pointe. L'incident a causé retards et frustrations pour des dizaines de milliers d'usagers du transport en commun.

Lundi, la Couronne a refusé de fournir des détails sur l'affaire, notamment en ce qui concerne la possible appartenance des suspects à une organisation en particulier.

«(L'attentat) visait un service public et c'est pour cela que l'accusation (liée aux activités terroristes) a été portée», a expliqué Steeve Larivière. «C'est pour s'assurer que les services publics ne soient pas pris en otages par ce type d'infraction.»

L'extérieur du palais de justice a été le théâtre d'échanges houleux lundi entre les représentants des médias et des manifestants venus exprimer leur soutien aux quatre accusés.

Certains protestataires ont accusé les journalistes d'avoir un parti pris contre leur cause et ont empêché les caméramans de prendre des images. Ils ont insulté les reporters qui ont tenté de les interviewer.

Leur colère émanait en partie du fait que l'un des suspects avait été mal identifié par différents médias avant les arrestations. L'un des noms qui a circulé n'a jamais été cité dans l'acte d'accusation.

Mme Robert a déclaré que les quatre jeunes étaient tous de bonne famille. Elle a précisé que, étant donné les circonstances, ils tenaient bien le coup. «Ils ne sont pas contents, mais ils ne sont pas abattus non plus», a-t-elle affirmé lundi.

Le quatuor aura toute la journée du 23 mai pour faire valoir ses arguments en faveur de sa remise en liberté.

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