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Métro de Montréal bloqué: « Ça n'a aucun sens », dit Jean Charest

Condamnation unanime de la classe politique
Myriam Lefebvre

Les événements qui ont forcé la fermeture du métro de Montréal ce matin suscitent de nombreuses réactions dans la classe politique québécoise. Les ministres libéraux dénoncent les gestes, mais réagissent tout de même avec prudence, refusant de jeter le blâme sur les étudiants.

À l'Assemblée nationale, les députés ont adopté à l'unanimité une motion condamnant sans réserve les gestes posés dans le métro de Montréal.

« C'est inexplicable, et souhaitons qu'on trouve les coupables, parce que perturber la vie des gens pour des raisons comme ça, pour des raisons qu'on ne connaît pas, ça n'a aucun sens », a déclaré le premier ministre Jean Charest, de Gatineau, où il prononçait un discours dans le cadre du congrès de l'Union des municipalités du Québec.

Le premier ministre québécois n'a toutefois pas fait de lien entre les événements et le mouvement étudiant. « C'est difficile de s'expliquer pourquoi quelqu'un poserait un geste comme ça. Pourquoi faire ça? Dans quel but? », a-t-il déclaré.

Tout de même interrogé sur le conflit étudiant, le premier ministre a estimé que le fondement même des discussions devrait être de laisser aux gens qui veulent étudier le droit de le faire. Il a réitéré que son gouvernement avait fait des efforts pour faire bouger les choses. « On a toujours été disponibles et toujours ouverts. On espère que de l'autre côté, quand on tend la main, elle sera acceptée », a dit M. Charest.

« Intolérable et injustifiable », dit Robert Dutil

Les réactions ont aussi été nombreuses dans les couloirs de l'Assemblée nationale.

« C'est tout à fait intolérable ce qui vient de se passer », a déclaré le ministre de la Sécurité publique du Québec, Robert Dutil. Si M. Dutil a dit attendre les résultats de l'enquête pour avoir plus de détails, il a tout de même parlé d'une « action concertée ».

Interrogé à savoir s'il craignait une escalade de la violence, le ministre a répondu : « Je pense qu'on est rendu à quelque chose de très grave ». Le ministre n'a toutefois pas voulu dire quelles mesures allaient être mises de l'avant pour réagir à ces actes.

Le ministre des Transports Pierre Moreau a de son côté affirmé que peu importe la cause que défendent les gens qui sont à l'origine des incidents, ils n'ont pas à en faire subir les conséquences aux citoyens qui prennent le métro.

« C'est tout à fait inacceptable ce qui se passe dans le métro de Montréal ce matin, et je pense que ça va à l'encontre de tout ce qui doit être le comportement normal d'une personne qui fait des revendications. S'ils estiment que les revendications qu'ils font sont légitimes, on doit aussi prendre des moyens qui sont légitimes pour les faire valoir », a déclaré M. Moreau.

Quant à la question de la sécurité, le ministre Moreau a affirmé qu'il fallait faire tous les efforts possibles pour tenter d'arrêter « les personnes mal intentionnées ». « Cela ne veut pas dire que si on a une personne mal intentionnée, elle ne réussira pas à passer à travers du filet, mais il faut d'abord et avant tout dénoncer ce genre de gestes », a-t-il ajouté.

La ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, s'est bien gardée de montrer les étudiants du doigt. « Il semble qu'il y ait des groupuscules, qui ne sont pas nécessairement reliés au mouvement étudiant, qui tirent profit de créer un tel climat au Québec », a-t-elle déclaré, ajoutant que cela « n'aide pas pour régler la situation étudiante ».

La ministre a ensuite affirmé qu'elle était déterminée à rester « en mode sortie de crise » dans le conflit étudiant. Mme Beauchamp disait mercredi que des discussions informelles se poursuivaient avec les étudiants.

La CLASSE et la FECQ réagissent

Le porte-parole de la CLASSE, Gabriel Nadeau-Dubois, a de son côté déclaré avoir été « aussi surpris que tout le monde » devant les événements de jeudi matin, précisant que le congrès de la coalition avait dû commencer en retard en raison des perturbations dans le métro. « Ce n'est vraiment pas le genre d'action que l'on encourage », a-t-il dit.

De son côté, le président de la Fédération étudiante collégiale du Québec a dénoncé les gestes posés dans le métro, affirmant que cela rendait la tâche difficile aux représentants étudiants. « Les actes qu'on a vus dans le métro aujourd'hui, je pense que c'est clair depuis le début que ce n'est pas du tout le type de geste que l'on cautionne. Je pense que comme tout le monde, on ne peut que déplorer ce geste-là », a-t-il dit.

Léo Bureau-Blouin a par ailleurs dit que la FECQ s'engageait à continuer de travailler avec le gouvernement du Québec et à consulter ses associations pour tenter de sortir de la crise.

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