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Textos : aucun impact sur la qualité du français (PHOTOS)

Photos: Textos : aucun impact sur la qualité du français
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En moyenne, les adolescents de 13 à 17 ans reçoivent et envoient 3300 textos par mois, soit plus d’une centaine quotidiennement. Plusieurs parents et enseignants sont préoccupés par l’impact négatif du « langage texto » sur la qualité du français des jeunes. Les ados, eux, sont persuadés qu’il n’a aucun effet… et ils ont raison!

Les abréviations et autres graphies « originales » présentes dans les séances de bavardages en ligne et les textos ne sont pas néfastes. Elles composent simplement un niveau de langage additionnel au même titre que la langue parlée, selon une recherche dévoilée lors du Colloque scientifique international sur les technologies de l’information et des communications en éducation. Marie-Ève Gauthier, doctorante à l’UQAR, explique que les jeunes utilisent volontairement un français truffé de fautes dans un souci de rapidité. Ils utilisent des variations différentes de la langue en fonction du contexte.

La chercheuse a inclus des expressions typiques des textos dans une dictée qu’elle a ensuite administrée à 160 jeunes de première et deuxième secondaire. Les adolescents devaient aussi ajouter cinq lignes de leur cru à la fin. Résultats : les élèves clavardeurs n’ont pas fait davantage d’erreurs que les autres. Cette conclusion rejoint celles d’autres études sur le même sujet.

D’ailleurs, on trouverait rarement ce type de fautes dans les productions écrites des élèves selon une autre recherche. « Les enseignants sont convaincus que les textos nuisent à la qualité du français, mais ils admettent ne pas trouver de fautes semblables dans les copies qu’ils reçoivent », remarque Thierry Karsenti, directeur de la chaire de recherche du Canada sur les technologies de l'information et de la communication en éducation

Des avantages à texter?

Le chercheur et son équipe ont interviewé 350 jeunes d’une école secondaire privée de la banlieue de Montréal. Plus de la moitié avait un téléphone cellulaire, avec un forfait messagerie texte illimitée pour la plupart. Les adolescents ont même identifié trois « avantages pédagogiques » à texter : une prise de note plus efficace, la découverte de nouveaux mots grâce au correcteur orthographique souvent inclus dans les appareils intelligents et un meilleur réseautage pour obtenir de l’aide dans leurs devoirs!

Par ailleurs, Mme Gauthier estime que les enseignants pourraient profiter de cet intérêt afin de proposer aux adolescents des activités de clavardage pédagogique, dans un français correct évidemment. Une expérience semblable, menée sur Twitter par une enseignante de français de cinquième secondaire de Charlesbourg, a d’ailleurs permis de motiver grandement les élèves et donné naissance à de véritables perles littéraires.

Branchés en tout temps

Cela dit, l’omniprésence du téléphone cellulaire chez les ados continue d’être un sujet de préoccupation. Malgré une interdiction stricte d’apporter cet appareil à l’école, environ 80 % des utilisateurs ont avoué aux chercheurs recevoir des textos… en classe! De plus, 38 % ont dit texter aussi la nuit. « C’est une activité très chronophage et on peut penser qu’elle peut perturber la concentration en classe », note M. Karsenti.

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