OTTAWA - La ministre fédérale de la Santé accueille favorablement la toute première stratégie nationale en matière de santé mentale, bien qu'on ignore encore le rôle qu'y tiendra Ottawa dans sa mise en application.
La présence mardi de Leona Aglukkaq au dévoilement par la Commission de la santé mentale du Canada de sa stratégie nationale pour l'amélioration des soins laisse néanmoins croire que le gouvernement fédéral sera un acteur de cette nouvelle approche.
Mais le premier ministre Stephen Harper a donné plusieurs indices, par le passé, que les soins de santé devraient être assurés par les provinces.
La ministre Aglukkaq n'a fait aucune mention, lors de son allocution mardi à Ottawa, des milliards de dollars que devraient débourser les gouvernements fédéral et provinciaux pour mettre en oeuvre la stratégie pancanadienne.
Elle a plutôt invité les dirigeants de la commission à se joindre à elle pour une conférence internationale sur la santé mentale, en plus d'annoncer des mesures pour la recherche dans la lutte contre l'itinérance en lien avec la maladie mentale.
Mme Aglukkaq a aussi rappelé que le rôle du gouvernement fédéral, à ce chapitre, est de soutenir la recherche, de fournir des subventions pour impliquer la communauté, et de financer les soins de santé pour les Autochtones — des mesures déjà en place.
Le rapport de la commission publié lundi, fruit de cinq années de recherche et de consultations, recommande notamment que les gouvernements fédéral et provinciaux améliorent et travaillent de concert pour coordonner les services en santé mentale. On suggère qu'il faudra injecter plus de 4 milliards $ au cours des dix prochaines années.
La santé mentale n'a jamais fait l'objet d'une stratégie nationale, les chercheurs décrivant plutôt un ensemble de mesures disparates, sous-financées, offrant des services peu fiables et qui s'avèrent peu efficaces pour prévenir la maladie mentale.