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Grève étudiante: Pierre Reid considère que les leaders étudiants ont «échappé le ballon»

Des leaders étudiants ne sont pas sérieux
PC

QUÉBEC - L'impasse persiste entre le gouvernement et les étudiants, alors que Québec refuse de rouvrir l'entente de principe signée samedi et aussitôt reniée par les leaders étudiants en colère.

Tout au plus y apportera-t-on, au besoin, quelques précisions, a indiqué la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, mardi.

La volte-face des leaders étudiants, qui avaient signé l'entente de principe samedi au terme d'un blitz de négociations de 22 heures, a trouvé écho chez les cégépiens et universitaires réunis en assemblées générales en vue d'exercer leur droit de vote.

Massivement, la vingtaine d'associations étudiantes ayant voté jusqu'à maintenant a rejeté le document sans nuances. Les votes se poursuivent toute la semaine.

Mardi, c'était au tour de plusieurs associations étudiantes de divers départements de l'Université de Montréal, de l'Université Laval, de l'UQAM et de l'Université de Sherbrooke.

Au collège Montmorency, la grève générale illimitée a été reconduite en fin d'après-midi. La proposition adoptée précise qu'il n'y aura pas d'autre assemblée générale tant que le gouvernement ne conclura pas une nouvelle entente avec les trois regroupements étudiants.

D'autres votes étaient prévus en soirée aux cégeps de Rimouski et de Baie-Comeau, de même qu'à l'Université Concordia.

Lundi, une dizaine d'associations étudiantes universitaires et collégiales avait rejeté l'entente. Jusqu'ici, seul le collège de Gaspé l'a entérinée.

Malgré ce désaveu, la ministre Beauchamp n'a pas paru ébranlée, mardi, par la perspective d'un rejet de l'accord par les étudiants, même si l'entente de samedi semblait représenter une ultime bouée de sauvetage en vue d'éviter que la session en cours ne soit annulée.

Aussi, même si certains leaders se sont sentis floués, il n'est pas question de rouvrir l'entente de principe.

«C'est différent de demander des précisions, puis dire qu'il faudrait la renégocier», a commenté Mme Beauchamp, mardi, après avoir noté que les deux parties avaient passé «22 heures à débattre d'enjeux de fond» de vendredi à samedi, lors du blitz de discussions.

«De bonne foi, les étudiants ont signé cette entente de principe, en disant qu'ils allaient la soumettre à leurs membres», a-t-elle ajouté, en disant qu'il fallait en expliquer la portée.

La présidente du Conseil du trésor, Michelle Courchesne, a renchéri pour dire que cette «entente correspond à la teneur de nos discussions».

Mais les leaders étudiants ne partagent pas ce point de vue. Selon le porte-parole de la CLASSE, Gabriel Nadeau-Dubois, il existe des différences entre le contenu des discussions et le libellé de l'entente, quant à l'impact réel sur le fardeau financier des étudiants.

Rien n'indique non plus que les leaders étudiants pourraient être convoqués à nouveau pour tenter, une fois de plus, de dénouer l'impasse qui dure depuis trois mois autour de la hausse projetée des droits de scolarité de 1778 $ en sept ans.

Chez les leaders étudiants, on regarde désormais avec suspicion le futur conseil provisoire des universités, inclus dans l'entente, qui doit examiner les économies possibles à réaliser par les universités au profit des étudiants.

Gabriel Nadeau-Dubois parle d'un comité «très hypothétique» aux résultats «plutôt flous».

Interrogé en Chambre, le premier ministre Jean Charest a demandé une fois de plus aux étudiants de retourner en classe, parce que «ce débat a trop duré». Il a dit qu'il ferait «tous les efforts» pour «maintenir le dialogue» avec les leaders étudiants, sans donner de précisions.

La chef de l'opposition officielle, Pauline Marois, a lancé un appel au premier ministre Charest, soucieuse de voir le gouvernement «continuer à dialoguer avec les étudiants pour qu'ils ne perdent pas leur session». Mme Marois avait convoqué les médias pour faire une «déclaration», refusant toute question des journalistes.

Mais selon le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, l'heure n'est plus au dialogue. Le gouvernement doit maintenant «prendre tous les moyens nécessaires» pour que les étudiants retournent en classe lundi prochain.

Selon lui, malgré les injonctions non respectées dans le passé, le processus de retour sur les bancs d'école «peut être fait de façon sécuritaire».

En matinée, l'ancien ministre de l'Éducation et ancien recteur de l'Université de Sherbrooke, Pierre Reid, n'avait pas hésité à jeter de l'huile sur le feu en disant que les dirigeants étudiants avaient «échappé le ballon» et manquaient de crédibilité.

«Je pense que les dirigeants étudiants ont échappé le ballon, honnêtement, et que les étudiants, la base étudiante, elle est à mon avis noyautée par des gens qui ne prennent pas leurs études très au sérieux», selon lui.

Par ailleurs, le chef d'Option nationale, Jean-Martin Aussant, a plaidé encore une fois, mardi, pour la tenue d'une commission parlementaire spéciale afin de résoudre le conflit étudiant.

Devant le rejet massif de l'entente de principe conclue samedi, la formation souverainiste propose de réunir à nouveau les acteurs de la crise, cette fois autour d'une même table à l'Assemblée nationale.

Selon M. Aussant, ce forum permettrait de tenir un «débat de société» sur l'avenir de l'enseignement supérieur au Québec. Tous les scénarios y seraient soupesés, de la gratuité scolaire au gel des frais en passant par l'indexation des droits au coût de la vie.

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