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Elections en Grèce: législatives déterminantes pour la crise économique

Un scrutin déterminant pour l'économie du pays
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ATHÈNES, Grèce - Les électeurs grecs ont décidé dimanche de donner une leçon aux deux grands partis qui dominent le paysage politique de leur pays depuis des décennies, remettant en question non seulement le plan de sauvetage international visant à sortir le pays de la crise économique mais aussi son avenir au sein de la zone euro.

Après le dépouillement de plus de 83 pour cent des urnes, la Grèce semblait se diriger vers une impasse politique. Aucun parti n'a récolté suffisamment de voix pour former un gouvernement et les deux formations ayant appuyé le plan de sauvetage, soit le parti conservateur Nouvelle Démocratie et le Parti socialiste (PASOK), ont reconnu qu'elles devraient rallier des adversaires afin de créer une coalition viable.

«Je comprends le mécontentement de la population, mais notre parti ne laissera pas la Grèce sans gouvernement», a déclaré le chef de Nouvelle Démocratie, Antonis Samaras.

Selon les plus récents résultats dévoilés, Nouvelle Démocratie arrivait en tête avec 20 pour cent des votes, ce qui lui donnera 110 sièges sur 300 au Parlement. PASOK, qui a passé 21 ans au pouvoir depuis 1981 et a remporté plus de 43 pour cent des voix en 2009, a quant à lui obtenu 13,5 pour cent des votes. Il ne détiendra donc que 41 sièges comparativement à 160 lors de la dernière élection.

Les résultats préliminaires témoignent de la colère des Grecs par rapport aux mesures d'austérité adoptées depuis les deux dernières années en échange de prêts fournis par des pays de l'Union européenne et du Fonds monétaire international afin d'éviter à la Grèce de faire faillite.

Les électeurs ayant abandonné les deux grandes formations se sont tournés vers une constellation de petits joueurs, dont le parti d'extrême droite l'Aube Dorée. Ce dernier a recueilli 7 pour cent des voix et aura donc 21 députés au Parlement alors qu'il n'avait recueilli que 0,29 pour cent des votes en 2009.

L'autre gagnant des élections anticipées de dimanche a été Alexis Tsipras, le leader de la Coalition de la gauche radicale (Syriza), qui a vu son parti se classer en deuxième position avec 16,4 pour cent des votes ou 51 sièges, la première fois en près de 40 ans qu'un parti autre que Nouvelle Démocratie ou PASOK se retrouve dans cette position.

Le taux de participation tournait autour de 64 pour cent, un nombre plutôt bas pour un pays où voter est officiellement obligatoire même si aucune sanction n'est imposée aux gens qui n'accomplissement pas leur devoir de citoyen.

Les négociations pour former la coalition devraient commencer lundi. En tant que parti ayant remporté le plus de voix, Nouvelle Démocratie aura trois jours pour trouver des partenaires. S'il échoue, ce sera au tour du deuxième parti de tenter sa chance pendant trois jours puis, en cas d'échec, au troisième. Si aucune entente n'est conclue, de nouvelles élections seront déclenchées.

Antonis Samaras et le chef du PASOK, Evangelos Venizelos, qui a agi comme ministre des Finances pendant neuf mois, ont tous les deux affirmé que tout gouvernement d'union nationale devrait regrouper plus que leurs deux partis.

M. Samaras a toutefois insisté sur le fait que la coalition devrait renégocier les conditions du plan de sauvetage de la Grèce alors que M. Tsipras a soutenu que le plan devait carrément être abandonné.

«La population a approuvé la proposition que nous avons faite de former un gouvernement de gauche qui annulera les ententes sur les prêts et empêchera nos gens de sombrer dans la misère», a déclaré le leader de 38 ans.

Les créanciers internationaux de la Grèce demeurent attentifs à ce qui se passe dans le pays pour voir s'il adoptera en juin de nouvelles mesures d'austérité afin de respecter les objectifs financier établis par le plan de sauvetage.

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