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Chinatown lance son nouvel album, «Comment j'ai explosé» (PHOTOS)

Photos: Chinatown: rassurante explosion
Jean-François Cyr

MONTRÉAL – Dans un doux fracas de pop britannique, de chanson française et d’indie-rock contemporaine, les gars de Chinatown affirment leurs couleurs sur leur second album intitulé «Comment j’ai explosé». Mercredi soir, le quintette a offert l’ensemble de son répertoire dans un National bien rempli. Occasion unique d'apprécier ce groupe québécois singulier.

Symbiose particulière de sonorités et d’attitudes, Chinatown est une formation qui mélange les genres, et son récent disque poursuit dans la même veine. On peut évoquer la bonhommie des Beatles, le charme gainsbourien, les années 1980 d’Indochine, l’ambiance mélancolique de Blonde Redhead (ils ont notamment travaillé avec l’américain John Goodmanson, collaborateur important du groupe), la romance du groupe britannique Belle and Sebastian ou, plus près de nous, le souffle français du Montréalais d’adoption Frank Deweare, qu’on pourra voir aux Francofolies en première partie d’Ariane Moffatt.

«Comment j’ai explosé» a été réalisé par le collectif lui-même et enregistré au studio Breakglass, avec l’aide de Jace Lacek, preneur de son (Suuns, Patrick Watson) et musicien (The Besnard Lakes).

Aux dires de Félix Dyotte, l’un des deux chanteurs et paroliers du groupe, ce disque est plus expérimental que le précédent. «Il a plus de gueule aussi. On s’était mis d’accord pour délaisser l’univers assez romantique de "Cité d’Or" afin de faire de la place à d’autres thèmes comme la fuite, la dérision, l’environnement («Culpabilité»), les enjeux sociaux, même la politique», a-t-il raconté en entrevue, une journée avant le spectacle-lancement.

Porteur d’une dégaine doucereuse, ce groupe un tantinet réinventé a donc évacué la peine d’amour pour laisser pénétrer d'autres idées, et un peu plus de rock sur son parcours.

Qu’on ne s’y trompe pas toutefois: la nostalgie («Vivre les pieds nus»), le rêve, la littérature, le romanesque et le lyrisme («Cassez-moi la tête», beau rendu en spectacle) des premiers jours sont toujours bien vivants. Par contre, on y voit davantage les clairs-obscurs dans la nouvelle œuvre: plus de hargne, de contrastes et moins de bonbon. Un peu.

La poésie et le charme aussi teintent encore chaleureusement la musique et le décor. On pensera à «La Vie rêvée» pour s’en convaincre.

«S’éclater»

Sans bouder le passé et leurs amateurs, Félix Dyotte (chant, guitares), Pierre-Alain Faucon (chant, claviers), Toby Andris Cayouette (basse, claviers), Maxime Hébert (batterie; Gabriel Rousseau ayant quitté le groupe après l’enregistrement) et Julien Fargo (guitares, claviers, voix) ont voulu dynamiser le répertoire, lui insuffler une énergie plus entrainante.

«Étant donné qu’on avait plus confiance en nous, que le travail collectif se faisait plus aisément, on a voulu pousser plus loin. On a voulu s’éclater dans les arrangements», ont-ils expliqué en chœur.

«On a par exemple calmé les guitares électriques, qui sont encore bien là, mais moins omniprésentes que sur l’autre album. On a ajouté des couches sonores, bonifiées de claviers et de vieux synthétiseurs qui sonnent années 1980. Ça donne un son chargé, mais plein de couleurs», a renchéri Faucon.

En effet, durant le spectacle, on a pu sentir cette surabondance de sons, qui malheureusement étouffaient parfois les voix. D’autant plus que Chinatown avait invité deux autres musiciens, Steeven Chouinard (synthétiseur) et Philippe Beaudin (percussions), pour l’occasion. Un choix discutable, mais non dramatique. L’effet général fonctionne sur scène.

Les voix des deux chanteurs ont également muri. Particulièrement celle de Félix, qui est plus mélodique et maîtrisée. En fait, en concert du moins, on pourrait même avancer qu’elle est plus adaptée à la proposition globale de Chinatown que celle de son comparse Pierre-Alian Faucon, qui signe et interprète environ la moitié des textes.

On aime ou on n’aime pas Chinatown. Un cliché répété sans cesse, mais qui a du sens ici. C’est expérimental, pas toujours très maîtrisé, voire quelque peu bancal. Cela dit, c’est aussi original, sympathique, entrainant, et pas banal. Des lieux à visiter.

«Comment j’ai explosé» est sorti le 1er mai. Le groupe sera en concert à Québec le 4 mai et dans les festivals québécois durant l’été. Une tournée est prévue à l’automne.

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