La démission de Jacques A. Bédard, à peine un an après avoir été nommé pour mener à terme le projet d'amphithéâtre à Québec, en étonne plusieurs.
L'ingénieur Jacques A. Bédard avait été engagé pour s'assurer que l'amphithéâtre allait être construit à temps et dans les coûts prévus. Jacques A. Bédard n'a pas voulu expliquer les raisons qui motivaient son départ du projet seulement quatre mois avant la première pelletée de terre.
Claude Rousseau, qui a été appelé en renfort en février dernier à titre de conseiller spécial dans le projet de 400 millions de dollars, est surpris de cette démission. Même s'il refuse de spéculer sur les raisons du départ de Jacques A. Bédard, l'homme d'affaires dit comprendre l'énorme pression vécue par le responsable d'un projet d'une telle envergure.
« Au quotidien, il y a toujours une nouvelle qui touche l'amphithéâtre et ça demande beaucoup. Il y a trois groupes concernés dans l'amphithéâtre en même temps. Il y a la Ville de Québec, le gouvernement du Québec et Quebecor, ça demande quand même un certain doigté. »
Le maire Régis Labeaume avait procédé récemment à plusieurs changements dans l'entourage du directeur du projet. L'ingénieur Jean-Guy René a notamment été nommé président du comité directeur pour superviser toutes les étapes de réalisation du projet. M. René devenait par le fait même le patron de Jacques A. Bédard.
Même si Claude Rousseau a lui aussi été nommé pour superviser le projet pendant quelques mois, il n'a pas du tout l'intention de remplacer Jacques A. Bédard.
« Mon mandat était pour 40 jours. Moi, depuis le 16 mars je retournais occuper mes emplois et j'ai laissé ce dossier-là de côté. Plusieurs personnes m'ont approchée pour savoir si j'étais la personne qui allait revenir prendre du collier ou reprendre un mandat. La réponse c'est : absolument pas ! Je n'ai pas ces compétences-là. »
La démission de Jacques A. Bédard n'ébranle pas le ministre Sam Hamad, qui dit avoir appris la nouvelle de l'administration Labeaume. « Il y a des gens qui arrivent et un moment donné, ils changent leurs plans. Ça arrive souvent dans les projets majeurs et ce n'est pas le dernier départ. Ça peut arriver qu'il y ait d'autres départ et qu'il y ait d'autres arrivées aussi », a-t-il dit.
Anguille sous roche?
Le départ imprévu du directeur du projet d'amphithéâtre laisse croire au conseiller indépendant Yvon Bussières que l'ambiance n'est pas au beau fixe dans l'équipe de direction.
« J'ai l'impression que M. Bédard est plus capable de garantir qu'il n'y a plus de dépassements de coûts, c'est pour ça qu'il quitte. Ce n'est pas normal d'un homme de cette trempe. C'est un homme qui était notre police d'assurance. Il se passe quelque chose, il y a anguille sous roche. »
Jacques A. Bédard était en poste jusqu'à la livraison de l'amphithéâtre en septembre 2015. L'intérim a été confié au directeur du Service de la gestion des immeubles de la Ville de Québec, Jean Rochette.
La Ville de Québec assure que ce départ n'aura pas d'impact sur l'échéancier pour la construction de l'amphithéâtre.