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Hot Docs: le Québécois Jean-Philippe Tremblay présente «Shadows of Liberty»

Jean-Philippe Tremblay: un premier film ambitieux
Martine Côté

Installé en Angleterre depuis dix ans, Jean-Philippe Tremblay goûte à la folie Hot Docs ces jours-ci à Toronto. Des salles pleines à craquer, des cinéphiles qui font la file pour mettre la main sur les quelques places restantes. Le plus grand festival de documentaires en Amérique du Nord présente en primeur le premier film du cinéaste.

Shadows of Liberty, c'est un portrait peu reluisant des médias américains: des histoires enterrées par un réseau de télévision pour ne pas nuire à un commanditaire important en passant par des enquêtes abandonnées pour ne pas contredire la Maison-Blanche ou le FBI.

Avec un nom comme Tremblay, vous n'êtes sûrement pas originaire de Londres?

(Rires) Je suis né à Jonquières. J'ai vécu à Victoriaville, à Saint-Bruno, à Ottawa et Vancouver. J'ai fait tous les métiers: éclairagiste, monteur, caméraman, etc. Puis j'ai décidé de retourner à l'école et je me suis inscrit à la maîtrise en cinéma à la London film school. Et voilà mon premier film après 16 ans de métier!

Pourquoi vous êtes-vous intéressé aux médias américains, principalement?

J'ai toujours voulu faire des documentaires pour changer le monde. Je voulais faire un film qui traite d'environnement, de politique, d'économie et j'en suis venu à la conclusion qu'en parlant des médias, on parle de tout ça! Et à travers les États-Unis, on rejoint tout le monde. Notre démocratie s'inspire de la leur, nos gouvernements sont souvent à la remorque des États-Unis, donc parler des États-Unis permet de parler d'un peu tout le monde.

Pour un premier film, c'est d'une grande ampleur. Comment avez-vous réussi à réunir autant de gros noms des médias (Dan Rather, Jeff Cohen, Norman Solomon)?

Beaucoup d'appels, de courriels, de discussions avec des assistants d'assistants. C'est un travail de longue haleine. Le projet a commencé en 2007! Mais la plupart des journalistes interviewés étaient très contents de parler de sujets qui les passionnent depuis toujours.

Il est comment, Julian Assange?

Très gentil! Il a dit oui tout de suite. Mais dans son cas, il a fallu passer par les avocats, parce qu'il est assigné à domicile.

Votre film aborde un sujet largement documenté... Vous sentiez que vous pouviez ajouter quelque chose à la réflexion?

Parfois, il faut redire les choses pour les changer. Je pense que certaines personnes en sortant du film vont se dire: «je savais que ça se passait un peu comme ça dans les médias, mais je ne savais pas que c'était à ce point-là.» Et visuellement, on le fait de façon différente. On utilise entre autres des techniques d'animation. Et nous, on est allés à la source, directement aux États-Unis.

Qu'est-ce qui vous manque du Québec?

Ma famille, mes amis. Et la langue française.

Qu'est-ce qui ne vous manque pas du Québec?

Rien. Je m'ennuie même de l'hiver! J'étais à Berlin l'année passée et il faisait -10 degrés et je suis sorti sans tuque juste pour sentir le froid encore plus!

Quels médias trouvent grâce à vos yeux?

Wikileaks, Democracy Now, bref, les médias indépendants. Et j'aime le pouvoir d'internet. Je pense que c'est ça qui va nous sauver. Faut continuer à lutter pour la gratuité d'internet.

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