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Informations alarmantes sur la santé de Ioula Timochenko

Informations alarmantes sur la santé de Ioula Timochenko
Getty Images

KIEV, Ukraine - La santé de l'ancienne première ministre ukrainienne Ioulia Timochenko s'est encore détériorée en prison sous l'effet de sa grève de la faim, de la peur d'être nourrie de force et des coups qu'elle dit avoir reçus des gardiens, a affirmé sa famille vendredi.

L'ex-égérie de la Révolution orange de 2004, âgée de 51 ans, a été condamnée en octobre 2011 à sept ans de prison pour abus de pouvoir dans la négociation d'un contrat d'importation de gaz naturel russe en 2009. Elle accuse le pouvoir de vouloir l'écarter de la scène politique.

L'affaire cause des tensions entre Kiev et les pays occidentaux, l'Allemagne en tête, qui ont dénoncé un procès politique et menacé de suspendre leur coopération avec l'Ukraine. Ils s'inquiètent encore plus depuis que Mme Timechenko observe une grève de la faim pour protester contre des mauvais traitements dans la prison de Kharkiv.

Ioulia Timochenko affirme que des gardiens l'ont frappée au ventre pour l'emmener de force à l'hôpital. Bien qu'elle souffre de douleurs au dos et que des médecins allemands aient recommandé son traitement urgent dans un service spécialisé, elle refuse d'être transférée dans un établissement local, affirmant ne pas faire confiance aux médecins.

Sur des photos prises par Nina Karpatchova, une militante ukrainienne des droits de la personne, la détenue couchée paraît livide et n'est plus que l'ombre de l'icône blonde aux cheveux tressés de la révolution. Des marques sont visibles sur son ventre et son avant-bras.

Sa santé se dégrade rapidement, a déclaré sa fille dans un entretien téléphonique à l'Associated Press.

«Après l'agression, elle a énormément souffert. Elle est très faible, elle n'a pas mangé depuis sept jours, elle n'a bu que de l'eau. Les responsables de la prison la menacent de l'alimenter de force», a déclaré sa fille Eugénia.

Le mari de l'ex-première ministre, Oleksandr Timochenko, qui a obtenu l'asile à Prague, a déclaré à l'Associated Press que le gouvernement ukrainien voulait tuer sa femme.

«Tout ce qui arrive à Ioulia Timochenko vise à sa destruction physique, un meurtre dont les autorités planifient l'exécution depuis le début de la répression exercée contre elle», a-t-il allégué.

Le vice-président du Parlement et membre du parti de Mme Timochenko, Mykola Timenko, a déclaré qu'il n'excluait pas l'implication de hauts responsables du gouvernement du président Viktor Ianoukovitch dans les quatre explosions qui ont frappé la ville de Dnipropetrovsk vendredi, faisant 27 blessés. Le gouvernement a dénoncé des actes terroristes, mais l'opposition le soupçonne de vouloir détourner l'attention du cas Timochenko. La présidence s'est refusée à tout commentaire sur ces allégations.

À Berlin, le Dr Karl Einhäupl, qui dirige le réputé hôpital de la Charité et qui a récemment visité l'hôpital de Kharkiv, a jugé «peu probable» que Mme Timochenko y soit correctement traitée car l'établissement ne possède pas l'expertise nécessaire à ces soins complexes. «J'en appelle aux valeurs humanitaires du président ukrainien pour qu'il la laisse partir et être soignée en Europe», a-t-il dit.

Kiev a rejeté la proposition de l'Allemagne de traiter Ioulia Timochenko sur son territoire, mais il a proposé que des médecins allemands viennent soigner la détenue à l'hôpital de Kharkiv, ce que le Dr Einhäupl a refusé, affirmant que cela prendrait des mois.

Jeudi, le président allemand a annulé un déplacement en Ukraine prévu pour le mois de mai. Vendredi, le ministre allemand de l'Intérieur, Hans-Peter Friedrich, a affirmé que de nombreux dirigeants européens pourraient boycotter les matches de football de l'Euro 2012 prévus en Ukraine en juin. Le porte-parole de la chancelière Angela Merkel a déclaré que cette dernière se tenait «très informée sur le dossier Timochenko».

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