Hydro-Québec n’a pas tardé à sévir contre les mauvais payeurs. À preuve, en date du 20 avril, la société d’État a procédé à 3 177 coupures de services. Ces débranchements ont été réalisés seulement dans les régions du Québec où la température douce le permettait, explique toutefois le porte-parole d’Hydro-Québec.
«Il n’a pas eu de coupures de courant et de débranchement dans les régions les plus froides à ce jour», confirme Patrice Lavoie, porte-parole d’Hydro-Québec.
Les mauvais payeurs profitent d’un sursis entre le 1er décembre et le 31 mars, essentiellement pour des raisons humanitaires. Après cette période, Hydro-Québec a le droit de procéder à des débranchements de foyers dont la facture est en souffrance.
Ils ont lieu après un certain nombre d’avertissements, dont un premier avis de rappel, un deuxième pour signaler le retard et finalement pour le débranchement, explique le porte-parole d’Hydro-Québec. «Il y a tout un processus avant d’arriver au débranchement», dit-il.
En général, le tout se fait dans un délai de 45 jours. Une période qui laisse généralement le temps aux clients qui ont des comptes en souffrance d’acquitter les factures.
Année record en 2011
Si le nombre de débranchement semble peu élevé pour le moment, l’Union des consommateurs se dit toutefois préoccupée par la situation, confit son porte-parole. «Ça semble quand même beaucoup de monde pour un début d’année, estime Charles Tanguay. Surtout que les débranchements devraient arriver en dernier ressort», dit-il.
Même son de cloche de la part de Richard Dagenais du comité énergie à l’Association coopérative d’économie familiale (ACEF). «Il faut surtout avoir en tête que l’année dernière a été une année record pour les débranchements», dit-il.
«Hydro-Québec interrompt principalement entre avril et novembre. S’il y a eu 50 000 interruptions au secteur résidentiel en 2011, cela correspond en moyenne à 6 250 par mois», dit-il, précisant que pour le moment le nombre ne semble pas exceptionnel.
Préoccupé par le nombre de débranchements pour l’année 2011, le porte-parole de l’Union des consommateurs a indiqué avoir eu une rencontre au cours des derniers mois avec un vice-président d’Hydro-Québec sur la question. Une discussion qui ne semble pas avoir rassuré toutefois l’Union des consommateurs.
Compteur intelligent
Du côté de l’ACEF, Richard Dagenais dit suivre le dossier des compteurs intelligents de près. Selon lui, l’installation de ces compteurs pourrait permettre à Hydro-Québec de procéder plus facilement - et à distance - aux débranchements des foyers. Le tout, «en effectuant des économies de coût, mais en continuant de facturer des frais additionnels aux personnes avec des comptes de souffrances», souligne-il.
À la fin de l’année 2011, une lettre signée par les dirigeants d’Hydro-Québec remerciant les employés du secteur du recouvrement pour les bons chiffres avait causé une polémique au sein de la population.