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Modeselektor : une électro de pro

Modeselektor : une électro de pro
Jean-François Cyr

MONTRÉAL - Les Berlinois Gernot Bronsert et Sebastian Szary du duo Modeselektor, né en 1996, ont prouvé vendredi soir, au Métropolis de Montréal, pourquoi ils font partie de l'une des formations les plus respectées dans le milieu de la musique électronique. Étoiles montantes de la scène internationale, ces deux gaillards présentement en tournée nord-américaine ont su convaincre par leur savoir-faire, qui allie brillamment les sons hip-hop, glitch, électro, ambient, house et même... funky.

Devant un millier de personnes (on pourrait dire de véritables amateurs de musique), la paire s'est amenée aux platines, devant deux écrans géants servant à projeter un montage visuel fort réussi, rendu magnifié par les jeux de lumières et de luminaires fort intéressants. D'un coup, les basses sont lourdes et répétitives. La mélodie, inventive, est sans compromis. Ça rocke.

Il suffira de quelques fragments d'oeuvre - Modeselektor a offert un mélange de pièces issues de leur dernier album, Monkeytown (2011, produit par leur propre label Monkeytown Records) et des deux précédents (2005 et 2007) - pour comprendre que cette musique électro originale, sophistiquée, dansante, voire obsédante, est livrée avec une technique sans reproche. Les rythmes sont simples, mais sales. Les gars, qui ont grandi ensemble en Allemagne, possèdent leur art, et de belle façon.

D'autant plus que Bronsert et Szary ont une fibre résolument romantique à l'égard de la musique électronique. On le sent dans leur travail. On a qu'à penser à Moderat, chanson thème du prochain film de Xavier Dolan (oui, le réalisateur québécois), Laurence Anyways, pour s'en convaincre. Envoyée en finale cette composition lowbeat, vintage, prenante, atmosphérique a captivé l'auditoire, qui en a redemandé. Le breakbeat a continué pour deux autres morceaux au rappel.

Modeselektor, ce n'est pas parfait, mais c'est très efficace. Bien suffisant pour faire bouger toute la soirée. Si on ajoute à cela des audacieux passages comme la pièce Shipwreck, sur laquelle a travaillé nul autre que Thom Yorke, l'ingénieux chanteur de Radiohead, on peut aisément affirmé que ce duo est un véritable petit bijou de la musique européenne.

La nouvelle sensation locale, Lunice, et le Torontois Egyptrixx (de son vrai nom David Psutka), qu'on a notamment pu voir à Osheaga l'été dernier, assuraient les deux premières parties.

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