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Harper s'en va au Sommet des Amériques, où 34 pays seront présents

Harper s'en va au Sommet des Amériques
Getty Images

OTTAWA - Au cours de la dernière rencontre du premier ministre Stephen Harper avec les autres dirigeants des Amériques, lors d'un sommet il y a trois ans, son choix de qualificatifs pour certains de ses homologues n'était pas toujours très diplomatique.

Antagoniste, socialisme de la Guerre froide, États voyous... M. Harper n'a pas caché son dédain pour des dirigeants gauchistes comme le vénézuélien Hugo Chavez. Son ancien porte-parole avait même étrangement fait référence à l'Amérique latine comme la «cour arrière» du Canada.

Le premier ministre Harper est arrivé vendredi après-midi dans la ville portuaire historique de Carthagène, en Colombie, pour la sixième rencontre du genre, dans un contexte politique et économique qui pourrait nécessiter un changement de ton qui ressemblerait à celui constaté récemment en Chine.

Le Brésil, l'Argentine, le Chili et le Pérou ont largement traversé le ralentissement économique mondial sans trop de dégâts, et certains de ces pays prévoient une croissance impressionnante cette année. La Chine a investi des milliards de dollars dans la région, devenant par exemple le plus important partenaire commercial du Brésil.

Il y a désormais plus d'unité que jamais au sein des pays d'Amérique latine; une nouvelle organisation, la Communauté des États latino-américains et caraïbes (CELAC), a vu le jour en décembre dernier, et a exclu spécifiquement les États-Unis et le Canada.

La rencontre de cette année, dont le thème sera «Rassembler les Amériques: Partenaires pour la prospérité», réuni 34 chefs d'États et de gouvernements. Mais Cuba n'y sera pas représenté.

Tous les pays participants, à l'exception du Canada et des États-Unis, souhaitent un retour de Cuba au sommet. Plusieurs dénoncent cette absence, dont le président équatorien Rafael Correa, qui a d'ailleurs décidé de boycotter la rencontre.

«J'espère qu'il s'agira du dernier sommet sans Cuba», a déclaré cette semaine le président colombien Juan Manuel Santos, l'hôte de la rencontre.

Sur ce point, la rhétorique du premier ministre Harper n'a pas semblé s'adoucir.

«Il s'agit d'une rencontre de démocraties et Cuba est l'étranger ici», a déclaré jeudi le directeur des communications de M. Harper, Andrew MacDougall.

Il existe également un consensus grandissant, chez les Latino-américains, en faveur de l'adoption d'une nouvelle approche dans la lutte contre la drogue, en raison des niveaux de violence catastrophiques.

De son côté, le Canada souhaite renforcer les échanges commerciaux avec l'Amérique latine.

M. Harper a d'ailleurs déjà annoncé la conclusion d'un accord de transport aérien entre le Canada et la Colombie, ainsi que des accords de «ciel ouvert» avec le Honduras, le Nicaragua, Curaçao et Saint-Martin.

Au dire du cabinet du premier ministre, l’accord avec la Colombie offre un maximum de souplesse aux transporteurs aériens, puisqu'il permet de choisir le «partage de codes» — soit le recours à d'autres compagnies aériennes — afin d'assurer leurs services. «Cette méthode soutient les efforts déployés par les transporteurs aériens canadiens et colombiens pour élargir leur gamme de services», précise-t-on par voie de communiqué.

Le premier ministre a également activement courtisé le Brésil, désormais la sixième plus importante économie de la planète. Le gouvernement conservateur se fie aussi sur ses amis dans la région pour appuyer ses ambitions de rejoindre le Partenariat trans-Pacifique, un projet de zone de libre-échange rassemblant neuf pays d'Asie et d'Amérique.

Le premier Sommet des Amériques avait eu lieu à Miami, en 1994. Le dernier s'est tenu à Trinité-et-Tobago, en 2009. Le Sommet avait aussi eu lieu à Québec en 2001.

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