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Guinée-Bissau: le Premier ministre arrêté par les militaires

Guinée-Bissau: le Premier ministre arrêté par les militaires
Getty Images

BISSAU, Guinée-Bissau - Le premier ministre de la Guinée-Bissau, dont la résidence a été attaquée jeudi soir par des soldats, a été arrêté, ont annoncé les militaires vendredi.

Le Portugal, ancienne puissance coloniale, a évoqué un «coup d'État».

Un porte-parole de l'armée bissau-guinéenne, Francelino Cunha, a déclaré vendredi à l'Associated Press que des soldats avaient arrêté le premier ministre Carlos Gomes Junior.

Mais le sort du président par intérim, Raimundo Pereira, n'est pas connu pour l'instant.

Le ministère portugais des Affaires étrangères a appelé vendredi «les auteurs du coup d'État militaire à respecter le bien-être des autorités démocratiques bissau-guinéennes et à libérer ceux qui ont été arrêtés».

La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a quant à elle dénoncé une «tentative de coup d'État répréhensible».

Ces événements surviennent à deux semaines du second tour de l'élection présidentielle, dont M. Gomes était donné favori. Le scrutin a été organisé à la hâte après la mort, le 9 janvier, du président Malam Bacai Sanha, qui a succombé à des complications liées au diabète.

Un commandant militaire a affirmé vendredi que les soldats qui ont attaqué la résidence du premier ministre ne cherchaient pas à s'emparer du pouvoir et étaient intervenus pour empêcher une agression étrangère. Dans un communiqué, ce responsable, dont l'identité n'a pas été précisée, soutient que M. Gomes s'apprêtait à autoriser des troupes angolaises à attaquer les forces bissau-guinéennes.

«Le commandement militaire ne veut pas du pouvoir, mais il a été contraint d'agir de cette manière pour se défendre contre les manoeuvres diplomatiques du gouvernement bissau-guinéen, qui visent à anéantir les forces armées (du pays) en utilisant une force militaire étrangère», affirme le communiqué, cité par l'agence de presse portugaise Lusa.

La déclaration affirme également que les militaires possèdent un «document secret» rédigé par le gouvernement, qui demande à l'Angola d'attaquer l'armée bissau-guinéenne. Une accusation impossible à vérifier de source indépendante.

En mars 2011, l'Angola a envoyé environ 200 soldats en Guinée-Bissau pour contribuer à la réorganisation des forces armées du pays dans le cadre d'un accord bilatéral, selon l'agence de presse angolaise Angop. Leur mission a pris fin récemment, mais le contingent se trouve toujours en Guinée-Bissau, précise Angop.

Le ministre angolais de la Défense, Candido Pereira Van-Dunem, a déclaré jeudi à Luanda que son pays continuerait d'apporter son «plein soutien» à la Guinée-Bissau, avec qui l'Angola a d'«excellentes relations», selon Angop. Il a précisé qu'un calendrier pour le retour des troupes angolaises était en cours de négociation avec les autorités bissau-guinéennes.

Des explosions ont retenti jeudi soir à Bissau, selon un diplomate et des témoins. Les tirs ont commencé après que la radio publique eut cessé d'émettre pour une raison inconnue. Selon un responsable militaire ayant requis l'anonymat, des soldats ont encerclé la résidence de M. Gomes et l'ont attaquée avec des grenades. On ne sait pas si le premier ministre se trouvait sur place lors de l'attaque.

La Guinée-Bissau, un petit pays d'Afrique de l'Ouest qui compte 1,5 million d'habitants, a subi de nombreux coups d'État depuis son indépendance du Portugal, en 1974. Le pays est devenu l'un des principaux points de passage de la cocaïne d'Amérique du Sud vers l'Europe.

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