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Claude Miller, le cinéaste, est mort mercredi soir (VIDÉOS)

Mort du cinéaste Claude Miller (VIDÉOS)
AFP

Le cinéaste Claude Miller, 70 ans, est mort mercredi 4 avril au soir à Paris, a-t-on appris auprès d'une de ses maisons de production.

Retrouvez ses principaux films dans le vidéorama ci-dessous.

L'auteur de La Meilleure façon de marcher, Garde à vue ou L'Effrontée, qui était malade depuis plusieurs mois, "est décédé hier soir", a-t-on indiqué à la maison "Les Films du 24".

Né le 20 février 1942 à Paris, Claude Miller, ancien élève de l'Idhec, la grande école de cinéma dont il est sorti major, a commencé sa carrière comme assistant de Marcel Carné sur Trois chambres à Manhattan (1965) et sur Week end de Jean-Luc Godard (1967) avant de devenir le directeur de production de François Truffaut.

Les premiers succès

Il a d'ailleurs assumé tous les postes sur un tournage avant de passer lui-même à la réalisation de ses premiers longs métrages qui le révèlent aussitôt au public. La meilleure façon de marcher, en 1976 et Dites-lui que je l'aime, en 1977 précèdent son premier grand succès avec Garde à vue (1981), où jouent face à face Lino Ventura et Michel Serrault avec Romy Scheider en arbitre. Il renoue ensuite avec le polar sombre dans Mortelle randonnée (1983) avec Isabelle Adjani en tueuse et encore Michel Serrault qui la traque, à la fois flic et ange gardien, pensant avoir reconnu sa fille.

Avec L'Effrontée (1985), il révèle Charlotte Gainsbourg, qui tourne de nouveau pour lui dans La Petite voleuse (1988), écrit par François Truffaut. Contre toute attente, le public est partagé, mais Claude Miller persiste et signe son exploration psychologique de l'adolescence féminine avec L'Accompagnatrice (1992), puis Le Sourire (1994), seul véritable échec du cinéaste. En 1998, il obtient le Prix du Jury au Festival de Cannes pour le film La Classe de neige avant de revenir sur la Croisette comme membre du jury en 2002.

Le réalisateur s'inspirait souvent de la littérature pour trouver le sujet de ses films, comme La petite Lili, librement adapté de La Mouette de Tchekhov, ou plus récemment, en 2007, du roman autobiographique de Philippe Grimbert, Un secret, lourd de non-dits et de dissimulations familiales avec Cécile de France et Patrick Bruel. En présentant ce dernier, il expliquait:

"j'ai toujours peur non pas d'imiter la vie mais d'imiter le cinéma."

Ses films étaient toujours à l'affût des sentiments intimes, complexes et ambivalents de ses personnages et des situations. Son dernier long métrage, Voyez comme ils dansent, sorti le 3 août 2011, avec Marina Hands, tourné dans la grande plaine enneigée du Canada, n'avait pas reçu l'accueil qu'il escomptait.

Sur Twitter, les hommages n'ont pas tardé: "Jour de tristesse, Claude Miller est mort", a immédiatement tweeté le Festival de Cannes. Puis Thierry Frémaux et Bertrand Tavernier, respectivement délégué général du Festival de Cannes et président de l'Institut Lumière.

Les hommages se multiplient

Dans un communiqué, l'ARP, la société civile des auteurs-réalisateurs-producteurs que Claude Miller a présidée de 1997 à 1999, décrit la filmographie "à la fois populaire et exigeante" du cinéaste qui laissera "le souvenir d'un cinéphile talentueux et curieux." Claude Miller aura également" oeuvré sans compter pour accompagner et défendre le cinéma français et européen" pendant son passage à la tête du réseau de salles Europa Cinémas ou son mandat de directeur de l'école de cinéma de la Fémis.

"Celui qui fut vice-président d'UniFrance nous laisse une oeuvre riche d'une trentaine de films qu'il aura très souvent accompagnés dans leur carrière à l'étranger", a indiqué de son côté Antoine de Clermont-Tonnerre, président de l'organisme chargé de la promotion du cinéma à l'étranger.

"Nous tenons à saluer la mémoire de ce réalisateur qui, à travers ses fonctions à UniFrance, et plus récemment en tant que président d'Europa Cinémas, aura beaucoup oeuvré pour le rayonnement du cinéma français en dehors de ses frontières."

La SACD, la société des auteurs et compositeurs dramatiques dont il a été administrateur cinéma pendant plusieurs années, a aussi salué la mémoire d'un "grand cinéaste" et d'un "militant de la création", un réalisateur qui "fut à la fois un grand conteur, un directeur d'acteurs d'exception, un auteur original, lucide et dérangeant".

Retrouvez des extraits de ses principaux films:

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