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Grève étudiante: À quand le retour en classe?

Grève étudiante: À quand le retour en classe?
CP

(Radio-Canada.ca)

La situation se corse dans les universités et cégeps du Québec, où le mouvement de grève se poursuit, malgré l'inflexibilité du gouvernement. Tant à l'Université Laval qu'à l'UdeM, à l'UQAM, à Rimouski ou à Sherbrooke, on jongle avec divers scénarios de retour en classe qui sont tous, pour l'instant, hypothétiques. À la Fédération des cégeps, on s'inquiète entre autres d'un certain durcissement dans la position des étudiants.

L'UQAM évoque plusieurs scénarios pour l'après-grève

À l'UQAM, où quelque 27 000 étudiants sont en grève, on ne parle toujours pas d'annulation de session. « On met tous les efforts pour valider le semestre », affirme Jenny Desrochers, directrice des communications par intérim de l'université.

L'UQAM maintient le calendrier élaboré par sa commission des études. Des quatre scénarios de retour en classe mis de l'avant pour le trimestre d'hiver, deux sont caducs. N''en restent que deux : du 9 avril au 27 mai 2012, ou du 16 avril au 3 juin 2012. Une reprise encore plus tardive demandera un retour à la table à dessin. « C'est un véritable casse-tête pour trouver des salles de cours. Sur certaines plages horaires, on n'a pas de marge de manoeuvre. », a dit Jenny Desrochers, UQAM.

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La chose est d'autant plus compliquée qu'en période estivale, de nombreux locaux de l'université sont souvent loués pour divers événements et colloques.

L'autre problème concerne les professeurs et chargés de cours. « Beaucoup de nos chargés de cours, dont le contrat vient à échéance à la fin de la session d'hiver [les 20 ou 27 avril, selon les facultés], sont des professionnels qui ont déjà des engagements dans leurs milieux respectifs après la fin de la session », fait valoir Jenny Desrochers.

Chose certaine, pas question du côté de l'université de réduire les heures de cours. Par exemple, les étudiants suivant des cours réguliers visant l'obtention de trois crédits devront toujours compléter 45 heures de cours, quitte à aller en classe les fins de semaine et pour de plus longues heures.

Quelque 27 000 étudiants sont en grève à l'UQAM. Plusieurs associations de poids y sont en grève depuis la mi-février, dont celles de sciences humaines et de droit.

L'UdeM sur un pied d'alerte

À l'Université de Montréal (UdeM), on suit la situation de jour en jour. L'université a récemment envoyé un communiqué aux étudiants spécifiant qu'elle ne pouvait garantir que le semestre d'hiver se terminera le 15 juin s'ils ne reprennent pas les cours d'ici le 10 avril. Aucun scénario ou échéancier précis n'a toutefois établi.

« Il est difficile d'élaborer un calendrier puisque la situation varie d'un département à l'autre », explique Flavie Côté, porte-parole de l'UdeM. Néanmoins, l'institution maintient pour l'instant la date du 1er mai pour le début de la session d'été. L'université devra notamment discuter des possibilités de rattrapage des heures perdues avec ses enseignants et chargés de cours. Quelque 20 000 étudiants sont actuellement en grève à l'Université de Montréal.

Les stages compliquent la donne à Sherbrooke

À l'Université de Sherbrooke, où près de 7000 étudiants sont en grève, la direction est encore à plancher sur ses scénarios de retour en classe. Ils devraient être prêts pour la semaine prochaine. Il faut dire que le mouvement de grève y est encore récent, mis à part pour les 2000 étudiants de la Faculté des lettres et sciences humaines.

Mais quels que soient les scénarios, ils devront s'élaborer autour du respect, incontournable, des engagements pris avec les employeurs qui accueilleront, dès la première semaine de mai, en stages, des milliers d'étudiants de l'université.

La vaste majorité des étudiants de 1er cycle sont en effets inscrits à des stages coopératifs, une approche qui fait la particularité de l'Université de Sherbrooke, mais compliquera tout allongement éventuel de la session.

L'Université Laval communique ses mesures de rattrapage aux étudiants

À l'Université Laval, la direction a fait parvenir une lettre à ses étudiants la semaine dernière pour l'informer des mesures de rattrapages choisies.

La direction de l'université envisage deux types de situations. Dans le cas d'une grève d'une à six semaines, l'université statue que la récupération des activités se fera à l'intérieur des limites de la session d'hiver 2012, soit jusqu'au 27 avril. Si la durée de la grève dépasse six semaines, une semaine de cours s'ajouterait au calendrier universitaire par semaine supplémentaire de grève.

L'université précise que la reprise des activités pourrait prendre plusieurs formes, comme l'allongement d'une heure par séance de cours, des travaux individuels supplémentaires ou encore l'ajout de cours à des moments convenus comme le jour, le soir, les fins de semaine ou les jours fériés.

De plus, des plans de rattrapage devront être élaborés par les enseignants pour tous les cours ayant fait l'objet d'une grève de trois semaines et plus. La direction a d'ailleurs appelé les étudiants à faire preuve de flexibilité et de disponibilité dans le cadre de ces mesures de rattrapage.

Du reste, la direction a indiqué que chaque département devra communiquer au vice-rectorat aux ressources humaines la liste des cours manqués depuis plus de six semaines et vérifier pour chacun la disponibilité des enseignants après le 27 avril.

Environ 17 000 étudiants sont actuellement en grève à l'Université Laval.

Campus paralysé à Rimouski

À l'Université du Québec à Rimouski (UQAR), la direction a rendu public le 2 avril son plan de retour en classe, advenant la fin du mouvement de contestation, l'un des premiers à se former au Québec.

Au terme d'une consultation auprès, notamment, du corps professoral, la direction a élaboré deux scénarios, l'un en fonction d'une reprise des cours le 9 avril, l'autre d'une reprise le 16 avril. Ces scénarios ont un impact sur le début du trimestre d'été. Les cours auront par ailleurs lieu sept jours sur sept et seront plus longs.

Quelque 2500 des 3000 étudiants du campus de Rimouski sont en grève depuis le 24 février. Une levée des cours a rapidement suivi, le 27 février.

Le mouvement de contestation, n'a cependant jamais gagné le campus de Lévis, qui accueille lui aussi 3000 étudiants.

Le durcissement des positions étudiantes inquiète les cégeps

Quelque 23 cégeps sont touchés par le mouvement de grève, une douzaine le sont depuis février. Les sessions ne sont pas encore compromises, mais les scénarios de reprises se font de plus en plus complexes pour les 86 000 étudiants touchés.

Selon la directrice des communications de la Fédération des cégeps, Caroline Tessier, la situation, du point de vue logistique, sera périlleuse dès la mi-avril, surtout pour les sept établissements qui font l'objet du boycottage étudiant depuis cinq semaines et plus. Pour les étudiants de ces cégeps, une reprise aujourd'hui ferait en sorte que leur session se terminerait à la mi-juin.

Les établissements touchés par la grève planchent sur un plan de reprise, ce qui pourrait se traduire notamment par des cours donnés les fins de semaine. Certains envisagent même la possibilité de poursuivre et terminer la session à l'automne, mais prévient Mme Tessier, ce serait complexe : « Ça nous apparaît presque impraticable d'avoir deux sessions en même temps avec le double des étudiants. »

La session pourrait aussi se prolonger au début du mois d'août. Mais tout ce qui concerne un horaire d'été doit être fait en consultation avec les professeurs, qui, par convention, ont droit à deux mois de congés rémunérés entre le 15 juin et le 1er septembre.

Plusieurs votes de reconduction de grève sont en cours cette semaine et la semaine prochaine dans les cégeps et Caroline Tessier s'inquiète d'un certain durcissement dans la position étudiante.

Ainsi, plutôt que de tenir chaque semaine un vote pour reconduire ou non la grève, une dizaine de cégeps, ainsi qu'une quarantaine d'associations universitaires, ont décidé de poursuivre la grève tant et aussi longtemps que le gouvernement se refuse à modifier sa position.

Selon différents libellés adoptés, les associations étudiantes, qui représentent près de 80 000 étudiants, n'entendent tenir un tel vote qu'après des négociations avec Québec, voire une offre de gel des droits de scolarité, sinon la tenue d'états généraux sur la gratuité.

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