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La Cour supérieure se penche sur la grève étudiante à l'Université Laval

La grève étudiante devant la Cour supérieure
PC

(Radio-Canada) Les étudiants québécois qui ont lancé un mouvement de grève depuis plus de deux mois mèneront deux batailles distinctes lundi : l'une se déroulera dans les rues de Sherbrooke, l'autre devant la Cour supérieure.

Des étudiants de partout au Québec manifesteront en effet dans la circonscription du premier ministre Charest pour demander une fois de plus l'annulation de la hausse prévue des droits de scolarité de 1625 $ sur cinq ans.

La Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE), qui organise le rassemblement, promet de poser un coup d'éclat. Une autre manifestation doit avoir lieu mercredi à Sherbrooke.

À Québec, pendant ce temps, la Cour supérieure du Québec entendra la cause d'un étudiant qui veut forcer l'Université Laval à offrir des cours. Le jeune homme argue qu'il est brimé dans son droit d'assister à ses cours depuis le début du conflit.

Vendredi, le juge Jean Lemelin de la Cour supérieure du Québec a accepté la requête d'une étudiante du Collège d'Alma, qui alléguait que le vote pour la grève n'était pas légal parce que les règlements de l'assemblée générale n'avaient pas été respectés.

Le tribunal a ordonné la levée des piquets de grève devant le Collège de manière provisoire, de sorte que les étudiants qui souhaitent retourner en classe auraient dû pouvoir le faire dès aujourd'hui.

La direction du Collège a cependant été forcée de suspendre les cours pour la journée, après que des dizaines d'étudiants sont entrés dans l'établissement et ont déplacé du mobilier de manière à empêcher un retour à la normale. Il n'y aurait cependant eu aucun geste de vandalisme.

L'association étudiante avait déjà fait savoir qu'elle allait respecter l'injonction, et s'était dissocié au préalable de tout geste qu'allait poser les grévistes. La direction du Collège indique pour sa part qu'elle va contacter ses avocats et étudier ses options.

Une autre requête demandant la reprise des cours à l'Université de Montréal a cependant été rejetée la semaine dernière. Le tribunal a jugé que la requête de l'étudiant, qui invoquait son droit à l'éducation, n'avait pas un caractère urgent, et qui ne subissait pas de préjudice irréparable.

La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) entend répliquer en faisant appel des décisions défavorables rendues. Son président, Léo Bureau-Blouin, déplore d'ailleurs que les tribunaux se mêlent du conflit, la grève étant selon lui un droit fondamental.

Le premier ministre du Québec Jean Charest a réitéré dimanche qu'il n'était pas question pour son gouvernement de faire marche arrière dans ce dossier.

« On a fait beaucoup beaucoup dans les 20 dernières années en terme de débats, de discussions, de commissions parlementaires, de consultations formelles, pour en arriver à la décision à laquelle nous sommes arrivés. Alors ce n'est pas une question d'une heure, c'est une question de dizaines d'années de débats », a-t-il déclaré.

La présidente de la Fédération universitaire du Québec (FEUQ), Martine Desjardins, s'est indignée de cette réponse. « 200 000 personnes dans les rues, un mouvement étudiant historique, et on nous dit qu'on n'a même pas une heure à consacrer à la jeunesse, alors que c'est nous qui allons porter le fardeau des programmes sociaux et des régimes de retraite? C'est insultant!», a-t-elle répliqué.

Les bureaux du MELS peinturés de rouge à Montréal

L'entrée principale du bâtiment qui abrite la direction régionale du ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) a été la cible de méfaits dans la nuit de dimanche à lundi à Montréal.

De la peinture rouge a été appliquée sur les portes et les murs extérieurs de l'édifice situé 600, rue Fullum, dans l'est de la ville.

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et les pompiers ont été dépêchés sur place, qui était déserte à leur arrivée. Personne n'a été arrêté et il n'y a pour l'instant aucun témoin.

Une enquête a été ouverte par le SPVM. Les images captées par les caméras de surveillance pourraient notamment fournir des indices sur les auteurs du méfait.

Croisade autour de l'île

Vêtus en rouge, couleur qui symbolise leur cause, les étudiants en croisade contre la hausse des droits de scolarité ont effectué dimanche après-midi un tour de l'île de Montréal à vélo et sur patin à roulettes pour sensibiliser la population à leur cause. Plus tôt dans la journée, des étudiants ont également manifesté dans le calme à Laval, devant un hôtel où le premier ministre Jean Charest a prononcé un discours devant des militants libéraux.

Ils se sont donné rendez-vous au parc Lafontaine pour un tour qui les conduira vers le nord puis l'ouest de Montréal, avant de revenir au centre-ville pour converger à McGill College.

Plus tôt dans la journée, des étudiants ont manifesté dans le calme à Laval, devant un hôtel où le premier ministre Jean Charest a prononcé un discours devant des militants libéraux.

La marche était organisée par l'Association générale des étudiants du Collège Montmorency (AGEM), qui représente plus de 5800 étudiants en grève. Selon son porte-parole, Alexandre St-Onge Perron, une centaine de personnes, dont plusieurs familles, a participé à cette manifestation qui s'inscrit dans le cadre de la stratégie de harcèlement des élus du Parti libéral adoptée par les étudiants.

En l'occurrence, cinq députés libéraux de la région tenaient un « brunch populaire » dans un hôtel situé sur le boulevard Le Corbusier. Un rendez-vous auquel participaient quelque 1500 membres du PLQ qui ont chaudement applaudi leur chef de file, le premier ministre montant sur une chaise pour saluer ses partisans.

Dans la salle, les militants approuvaient la fermeté du gouvernement. « Ce n'est pas facile, mais je crois que [Jean Charest] a raison de tenir son bout. On n'a pas à payer pour toutes les études. À un moment donné, il faut s'assumer dans la vie », considère l'un d'entre eux, qui admet « que ce n'est pas drôle pour eux autres », c'est-à-dire les étudiants.

À l'extérieur, les intéressés campaient eux aussi sur leurs positions. « Il y a des personnes incapables aujourd'hui de payer leurs études. Si les frais augmentent, il y aura encore moins de personnes à l'université », a déclaré une étudiante.

La pluie a finalement dispersé la manifestation qui était encadrée par la police.

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