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Pierre-Alexandre Rousseau prend sa retraite des bosses et se lance un nouveau défi

La retraite des bosses pour Pierre-Alexandre Rousseau
getty

(Radio-Canada.ca)

Pierre-Alexandre Rousseau prend sa retraite des bosses pour réaliser l'exploit d'une vie.

« Jean-Luc Brassard m'avait prévenu : "Quand ça va être fini, tu vas le savoir". »

Rousseau l'a su le 4 février dernier au sommet de la piste abrupte de Deer Valley : il ne ressent pas les sensations habituelles. Il se retourne vers les entraîneurs et annonce son retrait de l'épreuve du duel et, du même souffle, la fin de sa carrière.

Il aura complété son 147e départ en Coupe du monde deux jours plus tôt en ironisant avec son 41e rang, se disant « victime d'erreurs de débutant ».

À 33 ans, il aura passé 16 ans dans l'équipe nationale et parsemé sa carrière de quatre victoires, du titre de champion du monde en 2007 et d'une descente inspirée aux Jeux olympiques de Vancouver bonne pour le 5e rang.

« On le sentait en paix avec sa décision », a indiqué par courriel Peter Judge, chef de la direction de l'Association canadienne de ski acrobatique. « Il a passé toute sa vie d'adulte avec nous et il tourne la page d'un important chapitre de sa vie, mais quiconque connaît P.-A. sait que la suite sera excitante. »

« Un exploit jamais réalisé sur terre »

Judge n'a jamais dit si vrai. Les yeux de Pierre-Alexandre s'illuminent à l'idée de dévoiler pour la première fois les détails de sa vie parallèle, à la base d'un ambitieux projet.

« C'est quelque chose de risqué, qui n'a jamais été réalisé sur terre et qui est 10 fois plus ambitieux que tout ce que j'ai fait auparavant. »

Il glisse ainsi un à un les indices de son projet. Un habitué des sauts en parachute, il avoue pratiquer aussi le base jump depuis 2007, la discipline-reine de tous les sports extrêmes selon ses adeptes, où le parachutiste se lance à partir d'un promontoire fixe.

Des images prises en Norvège en 2010 le montrent plongeant tête première de la falaise de Kjerag, qui fait 1000 m, filant de longues secondes sans ouvrir son parachute à plus de 200 km/h à quelques mètres d'une paroi rocheuse.

Si ces images n'ont pas encore été mises en ligne sur sa page Facebook, celles affichées depuis deux semaines en provenance de la Finlande surprennent même ses meilleurs amis.

« J'ai passé deux semaines au centre d'entraînement de Taivalkoski pour apprendre le saut à ski. J'ai fait les rampes des 40, 50 et 70 m et c'est beaucoup plus compliqué que je ne le pensais. L'équipement et les skis de 250 cm ne sont pas faciles à contrôler, mais les sensations sont extraordinaires. Je n'ai pas l'intention d'en faire mon nouveau sport, mais j'ai besoin de maîtriser les techniques pour mon projet. »

S'ajoute une autre pièce du puzzle lorsqu'un son lointain et puissant interrompt notre entrevue télé. « C'est un hélico », dit-il d'abord avant d'ajouter, sourire en coin : « Tu vois, tout est là, ça fait partie du projet ». Des sauts à bord d'un hélicoptère sont au menu de son été, qui sera très occupé.

« Ça va être une performance hybride entre le saut à ski, le parachutisme et le base jumping. Je me donne un an pour assembler les préalables et les sommes d'argent nécessaires. Je veux en faire un documentaire et j'ai déjà plusieurs partenaires qui m'appuient, mais j'aurai besoin de beaucoup de support, jusqu'à 250 000 $. Je dévoilerai l'ensemble de mon projet qu'au moment où je serai sûr de pouvoir le réaliser. Même mes parents n'en savent rien. »

Faudra leur dire bientôt : la retraite de leur garçon ne sera pas de tout repos.

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