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Grève étudiante: la ministre Beauchamp lance un avertissement

Beauchamp lance un avertissement
PC

QUÉBEC _ Il n'y aura pas de dialogue avec les étudiants tant qu'ils revendiqueront le gel des frais ou la gratuité scolaire, a tranché jeudi la ministre de l'Education Line Beauchamp.

La porte demeure ouverte cependant pour des améliorations au régime de prêts et bourses, a indiqué Mme Beauchamp, à la sortie d'une réunion du caucus des députés libéraux.

"Il y a toujours de l'ouverture pour parler de la question du programme de prêts et bourses et de l'accessibilité, ça a toujours été le cas", a dit la ministre.

Aussi longtemps qu'elles défendront une position "intenable", les associations étudiantes ne pourront engager un dialogue avec le gouvernement, a-t-elle fait comprendre.

"Leur position est intransigeante, leur réaction est toujours la même, c'est le gel ou la gratuité du diplôme. On voit bien que ce n'est plus tenable", a précisé Mme Beauchamp.

Pendant ce temps, l'étau se resserre autour de certains étudiants en grève. Certains d'entre eux risquent de graves perturbations de leur session dans une dizaine de jours.

La ministre Beauchamp affirme qu'il sera difficile dans la période qui suivra le congé de Pâques d'organiser dans un délai acceptable une reprise de cours et des sessions d'examens.

En entrevue radiophonique au réseau Cogeco, Mme Beauchamp a aussi prévenu qu'il n'y aura aucun compromis sur la qualité du diplôme. Il n'y aura pas de diplôme à rabais, a-t-elle insisté.

Selon la ministre, la situation devient critique dans cinq institutions collégiales de la région de Montréal où les étudiants boycottent leurs cours depuis plusieurs semaines.

Elle a rappelé que le contrat de travail prévoit au moins deux mois de vacances estivales sans interruption pour les professeurs du collégial. Ils doivent être disponibles dans l'intervalle pour que des cours soient dispensés hors des horaires prévus.

Les sessions actuelles devront donc être terminées au plus tard à la fin du mois de juin pour éviter de perturber celles d'automne.

Du reste, la reprise de la session à l'automne est exclue, a indiqué Mme Beauchamp.

Pour leur part, les étudiants n'entendent pas lâcher prise; ils promettent de nouvelles manifestations, jeudi.

La Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE) a appelé à une grande manifestation qui doit se mettre en branle au square Phillips, au centre-ville de Montréal, vers midi.

Les étudiants se diviseront pour emprunter quatre trajets différents avant de se retrouver en soirée au quartier des spectacles, près de la Place des arts.

Sur son site Web, la CLASSE baptise cette manifestation du nom de Charivari. Elle invite les manifestants à porter des costumes et à se masquer dans une démonstration qu'elle veut festive.

De son côté, le président de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), Léo Bureau-Blouin, s'est dit déçu des commentaires de la ministre, qui selon lui, balaie du revers de la main un des plus grands mouvements de protestation de l'histoire du Québec.

En entrevue, il a reconnu que la session collégiale est "un peu" compromise et qu'il faudra trouver des arrangements pour reprendre les cours. Malgré tout, M. Bureau-Blouin ne craint pas une annulation de la session, une décision qui aurait de trop lourdes conséquences, selon lui.

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