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Stéphane Lafleur et Avec pas d'casque lancent Astronomie: entrevue

Astronomie : quand la chanson voit des étoiles
Charles-Éric Blais-Poulin

Avec pas d’casque, le groupe country-folk de Stéphane Lafleur, a récemment lancé Astronomie, leur troisième rondelle, dans un cabaret du Mile-End plein à craquer.

À quelques années-lumière de la planète radio, le trio mise encore fois sur une poésie du quotidien et des musiques douces-amères. Très peu pour remplir des stades ou tapisser les plaines d’Abraham de fans hystériques, mais beaucoup pour constituer une solide base d’irréductibles, qui s’abreuvent des mots colorés et la prose méticuleuse de Stéphane Lafleur.

«Il y a de plus en plus de monde qui nous suit, remarque le chanteur, installé dans une loge rudimentaire cachée derrière un entrepôt désordonné. Ça reste un public modeste, mais ça nous plaît. Tous les membres du band ont des projets en parallèle, font autre chose. Ça nous permet de faire de la musique pour le plaisir.»

Un plaisir partagé, à voir les quelques centaines d’inconditionnels entassés vendredi soir, murmurant en chœur quelques phrases qui pourraient servir de maximes: «Y’a pas d’heure pour arriver en retard», «L’espoir est le genre de lumière qu’il faut changer souvent» ou encore «L’amour passe à travers le linge». Constats colorés, parfois crus, les chansons naissent souvent de quelques mots puissants.

Sur Astronomie, d’autres passages promettent de devenir célèbres. Les nouvelles pièces «La journée qui s’en vient est flambant neuve», «Apprivoiser les avions» ou «Défrichage», jouées lors du lancement, sont elle aussi truffées d’images fortes.

«Mes textes partent souvent d’une idée, d’une phrase autour de laquelle je construis la chanson, explique Stéphane Lafleur. Autant, je travaille pendant des années sur des textes qui ne verront jamais le jour, autant, des fois, l’inspiration vient soudainement.»

Avec Astronomie, quatrième album officieux – le premier effort est introuvable – Avec pas d’casque prend un nouvel envol. Dépoussiéré du style lo-fi et des envolées grunge des albums précédents, ce disque s’écoute avachi sur le capot d’une voiture avec le ciel comme toile de fond. Les arrangements et les textes n’auront jamais été aussi soignés.

Mais peu importe les étapes de réécriture, de production et de rodage, la chanson demeure un terrain de jeu et de liberté pour le chanteur, contrairement au cinéma, son autre dada.

«Pour écrire une chanson, je n’ai pas besoin de passer par des institutions, ni de l’avis d’un producteur», explique le réalisateur d’En terrains connus et de Continental, un film sans fusil.

Et si des parallèles peuvent être tracés entre la prose et la caméra de Stéphane Lafleur, comme ce goût marqué pour l’absurde et les métaphores inusitées, ce dernier ne croit pas que les deux arts s’influencent mutuellement. «Il y a forcément des liens à faire, puisque la création provient de la même personne, mais je n’ai pas le sentiment que mes films et mes chansons se répondent. Ce sont deux projets indépendants.»

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