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Le programme Erasmus fête ses 25 ans!

Le programme Erasmus fête ses 25 ans!
GEORGES GOBET / AFP

Évoquer le programme Erasmus sans mentionner L'auberge espagnole relève de la gageure, nous ne nous y risquerons pas. Quand Cédric klapish part filmer une bande de grands adolescents venus des quatre coins de l'Europe à Barcelone pour poursuivre leurs études loin de chez eux, le réalisateur ne sait pas que sa comédie deviendra un film culte de la "génération erasmus". À sa sortie en 2002, L'auberge espagnole (regardez la bande-annonce) révèle aux yeux de milliers d'étudiants l'existence d'un programme d'échanges encore quelque peu confidentiel. Depuis, le nombre d'étudiants français partant chaque année avec Erasmus a presque doublé (16.000 en 2002, plus de 31.000 désormais).

Lancé en 1987 par onze Etats de l'Union, le programme a d'ores et déjà permis à plus de deux millions de jeunes Européens d'étudier dans le cadre d'échanges impliquant désormais 33 pays dont les 27 membres de l'UE, l'Islande, le Liechtenstein, la Norvège, la Suisse, la Croatie et la Turquie.

"La génération Erasmus aura une influence croissante dans la société"

Un succès et un 25ème anniversaire que célébreront Alain Juppé et des diplomates de l'Union européenne vendredi 23 mars à Bordeaux. En France, 380.000 personnes ont bénéficié du programme depuis 1987.

"La génération Erasmus aura une influence croissante dans la société en général. Ces adultes mobiles commencent à arriver à des postes de responsabilité", se félicite le porte-parole pour l'Education de la Commission européenne, Dennis Abbott.

"Erasmus est un des ciments de la construction européenne, c'est l'Europe qui marche", se réjouit également Antoine Godbert, le directeur de l'agence Europe-Education-Formation France, interrogé par Le HuffPost. "Les politiques européennes dans leur ensemble sont régulièrement remises en cause mais le programme est un succès non démenti depuis 25 ans. Ce programme, c'est ce que l'on aimerait que l'Europe soit: à la fois adaptable (Erasmus Mundus ou Erasmus Stages) et ouverte." Le programme s'ouvre en effet aux pays de l'AELE, aux pays candidats à l'UE, bientôt aux états balkaniques, et peut-être l'euro-mediterranée à l'horizon 2014, précise Antoine Godbert.

Quant à l'Europe à deux vitesses denoncées par certains, Antoine Godbert estime qu'elle n'a pas le droit de cité avec Erasmus: "Nous n'avons pas la vision restrictive d'un programme mené par quelques pays. Certes, les étudiants ont des destinations favorites, mais on retrouve aussi des étudiants à Malte, en Lettonie, en Estonie ou à Chypre. Et puis, avec la crise économique, les jeunes de pays comme la Grèce, l'Espagne ou le Portugal se tournent davantage vers le programme pour la mobilité qu'il leur offre".

"On peut se réjouir que les étudiants soient fiers de leurs nationalités"

À l'heure où les accords de Schengen sont remis en cause, une des critiques souvent formulée à l'égard d'Erasmus consiste à dire que le programme renforcerait les nationalismes. "Les étudiants ont souvent des stéréotypes sur leur pays d'accueil quand ils s'y installent. Parfois, ils repartent avec. Le fait d'être à l'étranger et de fréquenter d'autres étudiants étrangers peut aussi exacerber un sentiment national ou local qui n'existait pas spécialement auparavant...", indiquait au Monde Magali Ballatore, post-doctorante rattachée au CNRS ayant travaillé sur la mobilité Erasmus, à l'occasion du 20e anniversaire du programme.

"Je pense que c'est tout le contraire, s'étonne Antoine Godbert. Ce programme a justement pour but de permettre les échanges entre les jeunes, sans aucun ferment de nationalisme de mauvais aloi. Que les étudiants soient fiers de leurs nationalités quand ils rencontrent des jeunes venus d'autres pays, on peut tous s'en réjouir. Mais de manière générale, c'est cet idéal d'échange qui l'emporte."

Le programme Erasmus, dans lequel quelque 3 milliards d'euros ont été investis par la Commission européenne pour 2007-2013, s'est étendu et inclut désormais des échanges d'étudiants, d'enseignants, et la possibilité de stages. Le programme pourrait encore avoir de beaux jours devant lui: entre 2014 et 2020, l'Union européenne veut porter à cinq millions le nombre de bénéficiaires grâce à un bond de 70% de son budget, qui doit encore être approuvé par les Etats et le Parlement européen.

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