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Raptors de Toronto: non, José Manuel Calderon n'est pas un jambon!

Calderon n'est pas un jambon!
www.josemanuelcalderon.com

PARIS- «Mister Catering» est en sueur. Depuis plus d’une heure, il enchaîne les exercices physiques dans sa salle: «el polideportivo José Manuel Calderon» de Villanueva de la Serena. Deux enfants se sont installés dans les tribunes, vides, pour regarder le maître à l’oeuvre.

Cette scène se déroule à la fin de l’année 2011. «Calde» prépare alors une nouvelle saison en NBA, une ligue dans laquelle il a discrètement débarqué en 2005. Dans cette petite ville de 60 000 habitants, située dans le sud de l’Espagne, le meneur des Toronto Raptors est une véritable star. Il est la preuve vivante qu’un Espagnol peut s’imposer en Amérique du Nord.

Alors, Jose Manuel est devenu en toute logique le porte drapeau, l’ambassadeur de la région de l’Extremadure. Une région aride et sèche, où les températures dépassent régulièrement les 40 degrés en été. C’est donc ici, de l’autre côté de l’Océan Atlantique, que le numéro 8 des Raptors de Toronto est né et qu’il vient se ressourcer à chaque intersaison.

«Calde» est d’autant plus attaché à ses terres qu’il les a quittés à treize ans pour assouvir sa soif de basket. Repéré très tôt, il s’en est allé au Pays-Basque, à l’autre bout du pays pour intégrer le centre de formation, très réputé, du TAU Vitoria. À dix-huit ans, il joue déjà en première division espagnole. Et six ans après ses grands débuts, il accomplit son rêve de NBA et s’envole vers Toronto.

Pour «Calde», l’atterrissage est difficile. «La première saison a été très dure. J’ai eu du mal à m’adapter à ce nouvel environnement. De plus, physiquement je n’étais pas au top et, mentalement, ce n’était pas évident de perdre autant de matches. J’avais beau avoir quelques rudiments d’anglais, je ne comprenais absolument rien. Sur le parquet, mes coéquipiers ne comprenaient pas ce que je leur demandais. Mais petit à petit, tout est rentré dans l’ordre.»

Cinq ans plus tard, Calderon s’est même imposé sur les parquets NBA. Son oeil, son sens du jeu et son adresse font merveilles. «Mister Catering» a atteint le seuil des 3000 passes décisives après seulement 431 matches. Avec 8,9 passes/match, il est d’ailleurs, cette saison, le 3e meilleur passeur NBA derrière Steve Nash et Rajon Rondo. «Mais là où je me sens très fort, rappelle-t-il, c’est pour les lancers francs.»

Et il est vrai que ses statistiques sont hallucinantes dans ce domaine (87,5 % depuis le début de sa carrière NBA). En 2008/2009, il a battu un record qui tenait depuis 1981 en enquillant 151 lancers francs sur 154 (soit un pourcentage de 98,1%).

C’est donc à Toronto que Calderon a écrit, pour l’instant, les plus belles lignes de son histoire américaine. C’est au Canada qu’il est entré dans l’histoire du pays ibérique en devenant le premier espagnol, devant Pau Gasol, a avoir remporté un match éliminatoire (contre New Jersey en 2007).

Mais il ne veut pas s’arrêter là. Il veut laisser son empreinte sur les parquets… et dans les palais. «Mister Catering» vient en effet d’une terre où le cochon est roi, une terre où l’on peut déguster, selon lui, le meilleur jambon crû du pays. Il en consomme comme d’autres mangent des chips. Pour joindre l’utile à l’agréable, José Manuel est à la tête d’une entreprise, Extremadura8 (comme son numéro), qui exporte les bons produits de sa région (vin, huile d’olive, fromage, miel, charcuterie.) Lorsqu’il sera reparti dans son pays, les Canadiens pourront donc continuer de manger espagnol, de manger Calderon.

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