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Grève étudiante: une manifestation « d'ampleur historique » le 22 mars

Vers une manifestation historique...
Radio-Canada.ca

(Radio-Canada.ca)

Des dizaines de milliers d'étudiants de partout au Québec convergeront à Montréal jeudi après-midi pour prendre part à la manifestation nationale, point culminant du mouvement de grève des étudiants contre la hausse de frais de scolarité.

Le gouvernement Charest a réitéré dans son budget déposé mardi que la hausse des droits de scolarité de 1625 $ sur cinq ans annoncée l'an dernier sera maintenue, malgré la grogne étudiante.

Le ministre des Finances, Raymond Bachand, a même balayé du revers de la main une proposition du recteur de l'Université du Québec à Rimouski, qui offrait d'agir comme médiateur entre le gouvernement et les fédérations étudiantes, sous prétexte qu'il n'y a rien à négocier.

Plus tôt en journée, la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) et la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) ont plaidé que ce sont les familles de la classe moyenne qui feront le plus les frais de la hausse annoncée.

Accompagnées de représentants de la Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec (FAFMRQ), de la Confédération des organismes familiaux du Québec (COFAQ) et de la clinique juridique Juripop, elles ont affirmé que le Code civil du Québec oblige les familles à contribuer aux études de leurs enfants si leur revenu excède 30 000 $.

Selon eux, près de la moitié des familles gagnant de 30 000 $ et 60 000 $ ne contribuent pas aux études de son enfant.

« En ce moment, on exige d'une famille gagnant 60 000 $ qu'elle verse 5700 $ à son enfant, c'est irréaliste. Dans les faits, cette famille verse environ 2600 $ à son enfant », affirme Martine Desjardins, présidente de la FEUQ. « Avec la hausse des frais de scolarité, elle devra trouver 1625 $ de plus dans son budget, ça ne tient pas la route. »

Les fédérations étudiantes et les autres organismes présents à la conférence de presse déplorent que le seul recours possible dont un enfant dispose lorsque ses parents ne contribuent pas à ses études soit de les poursuivre.

« Les poursuites judiciaires ne sont pas une solution acceptable. Qu'un étudiant poursuive ses parents parce que ceux-ci ne peuvent pas le soutenir financièrement, ce n'est pas humain. Le gouvernement doit revoir ses façons de faire », affirme Lorraine Desjardins, agente de communication de la FAFMRQ.

Des étudiants déçus du budget Bachand

« Déçus » et « fâchés » par le budget provincial déposé par le ministre des Finances Raymond Bachand, les étudiants réunis au sein de la Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE) ont promis d'intensifier leurs moyens de pression. Les dirigeants de l'association étudiante s'attendent à ce qu'un nombre record de manifestants participent au rassemblement de jeudi.

Une porte-parole de la CLASSE, Jeanne Reynolds, a défendu le blocage du pont Champlain par des étudiants, mardi. Selon elle, ce moyen de protestation est « légitime » puisque le gouvernement refuse de discuter avec les étudiants. Mme Reynolds rappelle que les étudiants souhaitent simplement discuter avec des représentants du gouvernement Charest.

La porte-parole de la CLASSE affirme que le gouvernement sera forcé de changer d'attitude envers les étudiants après la manifestation de jeudi, alors que plus de 180 000 étudiants sont actuellement en grève.

D'autres gestes d'éclat

Maintenant la pression sur le gouvernement, des étudiants ont, entre-temps, tenu une vigile cette nuit devant les bureaux du ministère de l'Éducation de la rue Belvédère à Sherbrooke.

Par ailleurs, des étudiants en urbanisme et en design manifestent de façon colorée sur la place Jacques-Cartier dans le Vieux-Montréal. Ils ont décoré les arbres de carrés rouges, symboles de leur lutte.

Les divers regroupements étudiants ne s'attendent à rien de moins qu'à une manifestation « d'ampleur historique » jeudi.

La CLASSE chiffre entre 50 000 et 100 000 le nombre de manifestants, étudiants, professeurs et parents qui prendront part à l'événement.

Une quinzaine d'autobus partiront de l'Université Sherbrooke jeudi, et plusieurs autres de l'Université du Québec à Trois-Rivières, affirme Yanick Grégoire, vice-président de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ).

Les étudiants, qui ont dévoilé leur trajet il y a plusieurs jours, se donnent rendez-vous jeudi à la place du Canada, vers 13 h. Ils parcourront ensuite les rues du centre-ville puis se rassembleront dans le Vieux-Montréal.

Plus de 220 000 étudiants des cégeps et des universités ont voté la grève à ce jour, dont plus de 176 000 avec un mandat illimité.

Imperturbable face à la grève

À l'instar de son collègue Raymond Bachand, la ministre de l'Éducation Line Beauchamp a réitéré plusieurs fois dans les derniers jours la volonté du gouvernement d'aller de l'avant avec la hausse des droits de scolarité.

Imperturbable, la ministre soutient que les universités doivent être mieux financées et rappelle que le programme de prêts et bourses sera bonifié afin de maintenir l'accessibilité aux études supérieures.

Si l'impasse entre le gouvernement et les étudiants persiste, ces derniers affirment qu'ils multiplieront les actions et les coups d'éclat.

Dimanche prochain, lors d'un point de presse, la CLASSE annoncera son calendrier pour les semaines à venir. La FEUQ et la Fédération étudiante collégiale du Québec ont déjà voté leur plan d'action « pour préparer la suite des choses ».

Les divers regroupements étudiants sont unanimes : le 22 mars ne marquera pas la fin du soulèvement. « Plus le gouvernement est fermé, plus le rythme [des manifestations] s'accélérera », prévient le vice-président de la FEUQ, Yanick Grégoire, en entrevue à Radio-Canada.ca.

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