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South by Southwest (SXSW) Jour 4: De l'inconvénient d'essayer d'être partout en même temps (PHOTOS)

(PHOTOS) SXSW, jour 4: de l'inconvénient d'essayer d'être partout en même temps
Annie Q.

Il y a une expression américaine consacrée qui décrit très bien la peur qui frappe tout journaliste couvrant South By Southwest (SXSW), un des plus importants festivals de musique en Amérique du Nord: le FOMO (fear of missing out.) En cette quatrième journée à Austin, on nage en plein dedans, à coup de nombre de messages textes dont l’essence est «t’es où, avec qui, qui c’est qui joue?»

Le marathon a donc commencé avec le Franco-M, l’initiative francophone de M pour Montréal, aussi organisateur de Planète Québec, vitrine rassemblant une grande partie des artistes québécois qui se produisent au festival.

C’est Ariane Moffat qui ouvrait, devant une foule de 200 personnes au Spill Bar, où Planète Québec a établi son quartier général. Selon les paramètres de SXSW, surtout en après-midi, 200 personnes, c’est un franc succès. Elle a interprété des pièces de MA, son nouvel album dans les deux langues officielles, porté par un très solide groupe de musiciens vétérans. Certainement le plus grand nombre de claviers aperçus sur une scène en fin de semaine.

SXSW 2012: Austin, ville ouverte

SXSW 2012: Austin, ville ouverte

Dans le même registre, Fanny Bloom se produisait après la tempête cajun bluegrass Canailles. Elle ne navigue pas trop loin des arrangements de synthés d’Ariane Moffat, mais est plus ancrée dans les années new wave, comme en fait foi son premier extrait «Parfait parfait.» Elle était notamment accompagnée par son proche collaborateur Étienne Dupuis-Cloutier, qui a aussi réalisé son premier album post-La patère rose. Malgré son solide nouveau groupe, je lui préfère ses moments introspectifs, seule au piano, où ses nouvelles compositions, plus graves, semblent prendre tout leur sens.

Puis, pour une atmosphère complètement différente, direction le JR pour aller voir les deux Montréalaises d’Institutional Prostitution, qui naviguent habituellement dans le circuit expérimental montréalais. Les performances hautement théâtrales auxquelles elles nous ont habituées perdent un peu de leur sens dans un bar, entre une dizaine d’autres spectacles. Mais ne serait-ce que pour voir le public en transe, constitué majoritairement de rappeurs qu’on aurait habituellement cru voir dans un show de Jay-Z, ça valait la déconceptualisation.

La soirée s’est terminée avec l’excellent groupe américain Crocodiles, qui distille autant les Stone Roses que Jesus & Mary Chain. Le groupe a souffert d’une plaie inhérente à SXSW: le technicien de son non coopératif. Celui-ci était non seulement peu enclin à aider le groupe qui faisait face à des problèmes techniques pendant leur balance de son, mais a aussi envoyé au groupe un petit «pendant que vous êtes là à gosser sur des pitons, si y’en a un qui est motivé, ça lui tenterait de poser les micros de la batterie?» Un charmant personnage. C’est peut-être ce qui a poussé le chanteur à étendre sa guitare violemment partout sur les murs à la fin du spectacle. Mais quel spectacle! Expéditif, mais juste assez intense. Un habile mélange de genres, preuve par deux avec cette reprise über réverbérée du hit dance «Groove is in The Heart» , mixée avec le refrain de «California Girls», des Beach Boys. Excellent.

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