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Festival international Regard au Saguenay: SODEC, Téléfilm Canada et ONF pris de court ?

SODEC, Téléfilm Canada et ONF: pris de court ?
Jean-François Cyr

SAGUENAY - Pour une première fois dans l'histoire d'un festival québécois de court métrage, trois grands joueurs de notre cinématographie canadienne se sont réunis au Festival du Saguenay pour faire le point sur le présent et le futur de ce secteur en pleine ébullition.

Au cours d'un panel enregistré devant public pour le Canal Savoir (dont Télé-Québec est partenaire principal), Carolle Brabant, directrice générale de Téléfilm Canada, Tom Perlmutter, président de l'Office national du film du Canada (ONF), ainsi que François Macerola, président et chef de la direction de la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) ont partagé leur vision concernant le court métrage et leur rôle respectif tant dans sa production et que son rayonnement.

Au fait que le milieu du court nécessite une adaptation significative des institutions, ces trois patrons ont d'entrée de jeu admis qu'il était temps de se tourner vers l'avenir, et d'accompagner davantage dans leur travail les joueurs du format court, de plus en plus nombreux à frapper à leur porte.

Selon des récentes statistiques de la SODEC, quelque 400 films courts ont été soumis depuis 2008 aux programmes Jeune créateur et au secteur régulier. Du nombre, seulement 12 % des projets ont reçu un soutien financier.

« En tant qu'investisseur et distributeur, notre équipe cherche différentes solutions pour aider ces créateurs. Le microcrédit (d'impôt), pourrait par exemple soutenir des œuvres moins couteuses, a affirmé M. Macerola. Bien entendu, nous sommes tributaires du budget gouvernemental qui sera déposé sous peu. J'espère que Québec, dans toute sa sagesse, va épargner la culture de d'autres coupures [...] Cela dit, on aimerait de toute façon collaborer avec des spécialistes du milieu comme le festival Regard qui deviendrait le maître d'œuvre de la SODEC dans les festivals, par exemple. On pense aussi à Danny Lennon (directeur artistique de l'événement et fondateur de Prends ça court, organisme de programmation et de distribution), qui connaît bien le milieu. »

Questionné par le Hufftington Post à savoir s'il avait prévu des ressources humaines et financières à cet effet, le grand patron de la SODEC s'est toutefois avéré peu convaincant. Visiblement, les moyens concrets tardent à surgir de la boîte.

Conjuguer les efforts

Du côté de Téléfilm Canada, la vision semble plus claire : « Je le répète, nous n'allons pas investir dans la production du court, a indiqué Mme Brabant. Par contre, nous sommes convaincus que des efforts importants doivent être mis de l'avant pour travailler à la promotion des films. On peut faire connaître davantage nos cinéastes en début de carrière, même ceux plus établis qui utilisent le médium, ici et ailleurs à l'étranger. On peut aussi faire mieux pour intéresser les investisseurs privés. Il faut absolument de mettre à plus travailler en concertation avec d'autres organismes et partenaires afin d'accentuer les bénéfices. L'industrie du cinéma est moins bien comprise que d'autres secteurs et la collaboration est d'autant plus importante. »

D'après la directrice de Téléfilm Canada, on doit par ailleurs encourager et stimuler les propriétaires de salle au pays de diffuser plus de court.

« Pour l'ONF, le court est une façon extraordinaire d'explorer et d'expérimenter les différentes méthodes d'exprimer le cinéma, particulièrement l'animation, le domaine privilégié depuis plusieurs années déjà, a insisté quant à lui Tom Perlmutter. Malgré les importantes coupures budgétaires subies (environ 30 % la dernière décennie), nous croyons que soutenir des créateurs comme le Saguenéen Patrick Doyon, récemment présent aux Oscars, est un devoir. Nous misons également beaucoup sur la révolution numérique, qui offre une panoplie d'opportunités pour les revenus et la distribution. D'ailleurs le court en bénéficie grandement ces dernières années. Le portail web de l'ONF, par exemple, stimule les ventes. Et nous continuons de chercher d'autres avenues. »

Conscients de la grande qualité des œuvres du Québec, les représentants de ces trois institutions semblent résolus plus que jamais à s'adapter à cette nouvelle réalité en cinéma dans laquelle on voit naître l'émergence d'une myriade de créateurs talentueux qui fait rayonner le Québec et le Canada partout dans le monde. Pour l'instant, les moyens sont timides, mais l'optimisme point à l'horizon.

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