OTTAWA - Les impacts de la bombe qu'a lâchée l'ancien chef néo-démocrate Ed Broadbent en pleine course au leadership du Nouveau parti démocratique (NPD) continuent de se faire sentir.
Les partisans du meneur Thomas Mulcair, qui a été l'objet de dures critiques formulées par M. Broadbent jeudi, estiment que l'attaque de l'ancien chef s'est retournée contre lui, rebutant de nombreux néo-démocrates qui craignent pour l'unité qui règne depuis longtemps dans le parti.
Les détracteurs de M. Broadbent croient également que les propos de ce dernier ont fait passer son protégé, Brian Topp, pour un désespéré.
Les partisans de M. Topp croient quant à eux que l'intervention a permis de mieux définir la course, qui entamera sa dernière semaine sous peu, afin que celle-ci se transforme en un choix fondamental entre MM. Mulcair et Topp, laissant les cinq autres candidats sur la touche.
M. Broadbent a assuré qu'il appuierait le gagnant, peu importe qui il sera.
Dans une série d'entrevues qu'il a données jeudi, il a jeté des doutes sur la capacité de M. Mulcair d'adopter le bon tempérament pour diriger le NPD, un poste qui, selon lui, nécessite un joueur d'équipe capable d'unifier le parti. M. Broadbent a également dénoncé la soi-disant intention du député d'Outremont de faire du NPD un parti plus centriste, avant de l'accuser de tirer indûment profit de la percée électorale du parti au Québec.
«M. Topp et sa campagne sont peut-être désespérés», a suggéré vendredi le député du nord de l'Ontario et partisan de M. Mulcair, John Rafferty.
«C'est la première chose à laquelle j'ai pensé quand j'ai lu les commentaires de M. Broadbent jeudi, que le camp Topp est peut-être très, très inquiet. C'est clairement une attaque de dernier ressort afin de gagner des votes.»
M. Rafferty estime que M. Mulcair et Nathan Cullen — qui ne fait pas partie des favoris dans la course — sont les deux candidats bénéficiant du meilleur élan maintenant que la course se prépare à entamer son dernier droit et que cette situation «doit rendre le camp Topp plutôt mécontent».