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Curateur public: les ratés de l'implantation du système informatique

Deux fois plus cher que prévu
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Radio-Canada.ca - Plus de dix ans après que le projet ait été lancé, le système informatique du Curateur public du Québec ne fonctionne toujours pas et a coûté plus du double du montant prévu.

Ce dossier s'ajoute à celui de l'informatisation du réseau de la santé, qui a lui aussi connu des retards et des dépassements de coûts importants.

Rappelons qu'en 1998, blâmé par le vérificateur général du Québec pour sa mauvaise administration, le Curateur public entame une réforme de son système informatique en s'adressant à des firmes externes.

Le Conseil du Trésor débloque peu après les sommes nécessaires. Le système doit être fonctionnel en 2006, mais ce ne sera pas le cas.

Après cinq années de retard, le 12 octobre 2011, Jean Tessier, conseiller stratégique au sein du Curateur public, inaugure l'implantation du système.

Malgré tout, des lenteurs importantes rendent le nouveau système non fonctionnel.

Le 24 novembre 2011, le directeur général des technologies de l'information du Curateur public, Pierre Lamarche, confirme l'échec du programme, recommandant une période de « repli temporaire ».

« On n'est pas content d'avoir à corriger des anomalies, mais tout ce qu'on a fait est utilisable », dit-il en entrevue.

Le système qui devait coûter 18 millions de dollars atteint désormais un coût de plus de 40 millions de dollars. Il ne sera lancé qu'au milieu de 2012. L'implantation sera complétée, espère-t-on, en mars 2014.

Recours à la sous-traitance

Le fabricant Fujitsu a récolté la majorité des contrats confiés au privé par le Curateur public. Dans certains cas, l'entreprise était la seule soumissionnaire. Fujitsu ne veut pas accorder d'entrevue à ce sujet.

De son côté, le Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ) s'inquiète de la méthode d'attribution des contrats dans ce dossier.

« [Le gouvernement] est toujours allé en sous-traitance. C'est la même firme qui a proposé la solution, qui a développé et qui a constaté que ça ne [fonctionne pas] », affirme Lucie Martineau, la présidente du SFPQ.

Lucie Martineau s'étonne du peu de concurrence manifesté pour des contrats si lucratifs. « Dans au moins la moitié des cas, il n'a qu'un seul soumissionnaire. À deux reprises, pour des contrats allant à 3 millions à 10 millions de dollars, on a arrêté l'appel d'offres parce qu'on jugeait déjà qu'il était trop élevé », dit-elle.

Le nouveau responsable du projet reconnaît le manque d'expertise du gouvernement en matière d'informatique.

« On a fait des embauches. On en fait encore, puis c'est souhaitable, effectivement, que l'organisation ait plus d'expertise interne et moins de dépendance à l'égard de consultants externes », affirme Pierre Lamarche.

Par ailleurs, Radio-Canada a appris que le Registre foncier du Québec doit aussi moderniser son système informatique en faisant appel au privé. Le coût est de 40 millions de dollars pour six ans de travaux.

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