Pérusse Cité s'anime. De tout nouveaux personnages de François Pérusse prennent vie, mais cette fois à la télé.
Le ministre de l'Environnement Léopold Ouellet; Ben Hardi, son bras droit; la blonde de Ben, Sophie N'Guyen; Guy Garneau, le célibataire pas si endurci, et sa voisine-maman-adoptive, Mme Allaire, sont les cinq héros principaux de cette nouvelle série qui s'amorce à Radio-Canada.
Si le ministre Ouellet est inspiré de l'ex-ministre Guy Chevrette, il incarne aussi François Pérusse jusqu'à un certain point. «Toutes les gaffes qu'il fait, je les ai faites un moment donné», a confié François Pérusse mercredi en conférence de presse.
On rigole bien dans les deux premiers épisodes de Pérusse Cité, même si ça écorche l'actualité, comme l'humoriste a l'habitude de le faire dans ses capsules radio. Si l'épisode «Le contrat» tourne autour de la mafia qui tente de s'infiltrer dans l'appareil politique et de soudoyer le ministre, «Le nuage» évoque les sociétés polluantes qui cherchent à faire de l'argent par tous les moyens, même illégaux.
Chaque thème sert de toile de fond et de fil conducteur pour tisser ensemble des histoires parallèles et boucler la boucle à la fin de chaque épisode. Car c'est ce qu'on aurait pu craindre, un enchaînement de scénettes et un feu roulant de gags, sans lien les uns avec les autres, qui nous aurait tenu moins en haleine.
François Pérusse a contourné cette difficulté, avec l'aide de l'équipe de production, Oasis Animation, et de Radio-Canada, qui l'obligaient à ne pas perdre de vue ce fil. La scénarisation est un apprentissage pour l'auteur, mais il y prend goût. S'il avait l'habitude de raconter d'abord des blagues, maintenant, elles viennent en second. «J'ai du plaisir à raconter des histoires et les blagues viennent ensuite», nous a confié Pérusse.
L'homme-orchestre compose la musique de l'émission, fait à peu près toutes les voix (mais il y aura des caméos, dont Xavier Dolan) et écrit tous les textes. Lorsqu'il transmettait ses scénarios à l'équipe de réalisation, les enregistrements audio venaient en même temps que les textes, et c'est à partir de ce matériel qu'ils retravaillaient les histoires au besoin. Une façon de procéder unique, selon François Pérusse. «J'ai vérifié, a-t-il déclaré. C'est une première mondiale et même, j'ai découvert que c'était une première de galaxie... vu qu'il n'y a pas de stations de télé ailleurs.» Pérusse est un feu roulant de blagues, même en entrevue.
Parmi les blagues qui passent à vitesse éclair, on en a retenu quelques-unes pour vous donner l'eau à la bouche. On a droit au kidnapping du BBQ de Ben par les malfrats amateurs (vu qu'il n'a pas d'enfants à enlever) et qui lui sera restitué en morceaux, à la question existentielle «être ou ne pas être aux toilettes» en conférence téléphonique, qui devient même un sujet de débat dans une émission de radio, et à la nouvelle star pop de l'heure, Splendid... qu'on vous laisse découvrir avec délice. «Il est temps qu'on change l'heure,» réplique le ministre Ouellet, estomaqué devant le vidéoclip de la vedette.
Étonnamment, la série a été traduite en anglais et joue déjà à CBC, depuis le 19 février, sous le nom de Ben's City (et le ministre Ouellet y devient minister Wallet). Concours de circonstances, selon Radio-Canada. Les francophones n'auront pas à attendre bien longtemps, car Pérusse Cité commence dès lundi prochain, le 19 mars. On attend treize premiers épisodes ce printemps, mais une suite est déjà prévue. Parmi les thèmes à venir: la fonte des glaces et la situation des autochtones.
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