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Les écolos «accepteraient même l'argent d'Al-Qaïda», selon un sénateur

Les écolos «accepteraient même l'argent d'Al-Qaïda», selon un sénateur
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OTTAWA -- La rhétorique des conservateurs contre les environnementalistes a encore monté d'un cran, mardi, quand un sénateur conservateur a affirmé qu'ils accepteraient même de l'argent d'Al-Qaïda.

«Je vous demande, honorables sénateurs: si les environnementalistes sont prêts à accepter de l'argent des Martiens, où vont-ils tracer la ligne? Prendraient-ils l'argent d'Al-Qaïda, du Hamas ou des Taliban?» a lancé Don Plett devant ses collègues au Sénat.

«La mâchoire m'en tombe» a réagi Devon Page, directeur d'ÉcoJustice. «Je ne comprends pas d'où ça vient. Selon moi, ça défie toute raison ou logique. C'est tellement étrange [comme accusation] que je ne sais pas comment y répondre. Je crois que ça explique pourquoi nous avons besoin d'un Sénat élu.»

«C'est irresponsable, et je crois que cette pensée ne représente pas celle des Canadiens, ajoute-t-il. En fait, je crois que le Sénat vient de s'exclure d'un débat rationnel.»

Plett, nommé par Stephen Harper en 2009, a fait ses commentaires pendant une enquête sur le financement des organismes de charité. Il estime que les «organisations étrangères ne devraient tout simplement pas être autorisées à se mêler des affaires canadiennes par le biais du financement des organismes caritatifs».

Les environnementalistes accusent le gouvernement Harper d'être obsédé par les dons qu'ils reçoivent chaque année en provenance de l'étranger, notamment des États-Unis, pendant qu'il ferme les yeux sur les millions dépensés par les multinationales étrangères pour promouvoir leur intérêts financiers.

Le sénateur libéral Grant Mitchell souligne que les conservateurs ne voient pourtant aucun problème au financement extérieur des causes qui sont les leurs, comme la cabale de la National Rifle Association américaine pour l'abolition du registre canadien des armes à feu.

Un autre sénateur conservateur, Percy Mockler, en a rajouté une couche en plaçant la Fondation David Suzuki, ÉcoJustice et plusieurs groupes comme le Sierra Club Canada, Tides Canada, Greenpeace et MADD Canada dans le camp des «mauvais» organismes de charité. «Elles doivent cesser de se mêler des affaires de notre pays. Je crois qu'elles abusent des lois de Revenu Canada.»

Le sénateur Mockler a cependant indiqué que d'autres fondations, comme celles de Bill et Melinda Gates, la Fondation Rockerfeller, ou celle de Canadian Tire destiné à soutenir les activités sportives des jeunes, faisaient, elles, un bon travail.

Pendant ce temps, une autre sénatrice conservatrice, l'ex-championne canadienne de ski Nancy Greene Raine, affirmait que les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas responsables des changements climatiques.

Les écologistes sont dans la mire des conservateurs depuis qu'ils ont encouragé le public à participer aux audiences du projet de pipeline Northern Gateway: 4000 personnes ont demandé à être entendues, ce qui ralentira grandement le processus d'évaluation.

Le mois dernier, la sénatrice Nicole Eaton lançait la chasse aux écologistes en mettant sur pied un comité d'enquête sénatorial pour examiner l'ingérence des fondations étrangères dans les affaires internes du Canada,

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