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Séjour à Sagard : Michael Sabia dit ne pas avoir commis une erreur

Séjour à Sagard : Michael Sabia blanc comme neige...
CP

(Radio-Canada.ca)

Le PDG de la Caisse de dépôt et placement du Québec, Michael Sabia, a refusé de voir une erreur dans son séjour l'an dernier au domaine de Sagard, propriété de la famille Desmarais, et a soutenu que sa priorité a toujours été de défendre l'intégrité de son institution.

M. Sabia a affirmé qu'il défend en tout temps la Caisse pour conserver la bonne perception qu'en ont les Québécois.

« Au fonds, on parle ici d'intégrité. Ce n'est pas une question d'un lieu ou d'un moment en particulier. C'est quelque chose [qui doit valoir] 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. À la Caisse, on a fait des efforts exceptionnels pour bâtir des processus extrêmement rigoureux pour éviter ces problèmes, éviter les perceptions d'un problème », a-t-il déclaré à Gérald Fillion, lors de l'émission RDI économie.

« J'ai deux principes devant moi. D'un côté, j'ai le droit d'avoir une vie privée, de voir des amis. Également, j'ai la responsabilité de protéger l'institution, et de protéger la perception de l'intégrité de cette institution si importante », ajoute-t-il.

« Donc s'il faut faire un choix, je choisirai toujours de protéger cette institution parce que c'est ma responsabilité ».

Rappelons que la Caisse a affirmé dans un communiqué plus tôt en février que la fin de semaine que la famille Sabia a passée au domaine Sagard en août dernier était une visite amicale, et que Michael Sabia et son épouse connaissent André et France Desmarais en tant qu'amis depuis plus de 10 ans.

Elle mentionnait également que lors de ce séjour, la famille Sabia comptait parmi une vingtaine d'autres personnes au total et qu'à aucun moment il n'y a eu de discussions au sujet d'une transaction potentielle ou d'une collaboration entre la Caisse de dépôt et Power Corporation, entreprise que détient la famille Desmarais.

« Ce n'était pas une erreur [d'aller à Sagard], soutient M. Sabia en entrevue. C'était juste une controverse dans le domaine des médias. Mais ma perception et ma position est que s'il faut faire un choix entre les droits comme personne et ma responsabilité professionnelle de protéger la caisse, je vais choisir 100 % du temps la responsabilité de protéger cette grande institution ».

Selon le directeur général de l'Institut sur la gouvernance d'organisations privées et publiques, Michel Nadeau, Michael Sabia doit tout de même considérer la sensibilité des Québécois à cette question et être davantage à l'écoute.

« M. Sabia, comme toute personne d'affaires, tente d'offrir, de vendre des services. Cependant, dans l'opinion publique québécoise, la barre est très haute. Un sondage la semaine dernière montre que se voir offrir d'aller au Centre Bell ou d'aller en voyage de pêche, c'est inacceptable pour un politicien ou un dirigeant de société d'État », a-t-il affirmé en entrevue avec Anne-Marie Dussault à 24 heures en 60 minutes.

« M. Sabia, qui a très bien fait sur le plan du rendement, n'a pas fait aussi bien en termes de sensibilité à l'opinion publique québécoise : le repas chez Power après sa nomination, le vice-président en ressources humaines anglophone unilingue chez Ivanhoé Cambridge, là, je pense qu'il faudrait qu'il se mette davantage à l'écoute », dit-il.

« Les Québécois veulent une extrême prudence. Les gens voient qu'il y a des gens très riches qui font beaucoup d'argent aux dépens du consommateur moyen. On ne veut plus de cela », ajoute Michel Nadeau.

« M. Sabia ne retournera pas à Sagard, c'est certain », termine-t-il.

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