Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Tendance «digital detox»: les nouvelles façons de voyager

Detox techno: nouvelle tendance voyage
Capture d'écran

TrendHunter.com vient de dresser sa liste des tendances qui devraient marquer l’année 2012. Celle qui arrive en tête? «Lesscapsim», combinaison des mots «less» (moins) et «escapism» (évasion). Objectifs de ce type d’aventure : vivre des expériences culturelles, s’éloigner de la technologie et dépenser moins.

«Le Lesscapism de Trendhunter est tout simplement un jeu de mots concocté par l’équipe pour regrouper sous un même vocable diverses manifestations d'évasions pas chères», explique Anne Darche, observatrice des tendances et spécialiste des comportements des consommateurs.

Paul Arsenault, professeur en gestion des entreprises et des organismes touristiques au Département d'études urbaines et touristiquesde l’UQAM et directeur du Réseau de veille en tourisme, trouve l’expression bien mignonne, mais ne croit pas que les gens dépenseront moins lors de leurs prochaines vacances. Rien de bien neuf sous le soleil non plus, selon ses observations.

«Je vois deux choses dans ce que présente Trend Hunter. Il y a la réalité asiatique. Les hôtels capsules, par exemple, ont d’abord une fonction utilitaire. La deuxième chose, soit la forme d’hébergement alternative, fait parler depuis 2005 environ. Mais ce n’est pas forcément abordable. Une nuit à l’hôtel de glace, par exemple, coûte environ 225$. Après la crise économique de 2008, on a beaucoup parlé de ce désir de dépenser moins en voyage, mais je ne suis pas sûr que les choses aient réellement changées.»

Ce qui a changé, c’est peut-être la manière de consommer le luxe. Dans un rapport présenté lors de la dernière édition du World Travel Market, à Londres, Euromonitor International a fait mention du luxe sans culpabilité, qu’on pourrait définir par «voyage plus conscient tout en restant douillet», parmi les grandes tendances actuelles.

«En Europe, la crise économique contribue à l’émergence d’un nouveau tourisme de luxe qui intègre davantage les notions d’authenticité et d’éthique, rapporte le Réseau de veille en tourisme. On remarque ainsi qu’un plus grand nombre de voyageurs de luxe sélectionnent des fournisseurs offrant des séjours écoresponsables.»

Se débrancher pour se retrouver

S’évader en dépensant moins? Peut-être pas. Mais en se débranchant, ça, oui. Le désir de fuir un monde où matérialisme et vie numérique sont trop importants pousserait le consommateur à opter pour des vacances plus rustiques, qui lui permettent de vivre des expériences à des années-lumières de sa vie confortable, croit Trend Hunter.

«Le besoin de se ressourcer dans la nature tout en se déconnectant des appareils électroniques est significatif, estime Anne Darche, parce que ça repose sur un besoin concret et des études scientifiques.»

«La vraie tendance du moment, c'est le digital detox préconisé par Adbusters et par d'autres, poursuit-elle. Plusieurs hôtels ou resorts annoncent déjà des forfaits digital detox, où on doit déposer ses appareils électroniques à la réception, question de recalibrer un peu ses neurones. Certains de ces endroits sont très rudimentaires et peuvent, ainsi, entrer dans la classification du Lesscapism de Trend Hunter (par exemple, des cabanes ou des huttes dans la nature qui s’apparentent aux retraites fermées d'antan). D'autres, à l'inverse, sont plus luxueux.»

«Après le sans sel, le sans gras et le sans gluten, le sans Wi-Fi devient à son tour une variable recherchée par certains, observe Anne Darche. Après le Duty Free (lieux exempts de taxes), le Web Free ou Net Free (lieux exempts d'internet), aurons-nous droit bientôt à un logo ou pictogramme officiel pour promouvoir l'absence de connection?»

«On peut évidemment se mettre hors-service soi-même, conclut l’observatrice. Mais c'est tellement libérateur que quelqu'un le fasse pour nous. En plus, c'est l'excuse parfaite. "Désolée, je n'ai pas eu ton message, j'étais dans un web free."...»

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.