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Montréal: la Chambre de commerce inquiète face aux pertes d'emplois

Montréal: inquiétude face à l'emploi
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Fermetures annoncées d'Electrolux et de Mabe, et combien d'autres entreprises dans les derniers mois: Montréal a perdu des milliers d'emplois dans le secteur manufacturier. Un bilan qui inquiète le président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc.

«Il y a des signaux préoccupants, admet-t-il. Depuis six mois, on perd des emplois au Québec, à Montréal et dans les banlieues. Mais tout ça est parti de l'île de Montréal. On s'aperçoit que les grandes entreprises continuent leurs projets et leurs embauches, mais beaucoup de petits commerçants sont fragilisés, le commerce de détail comme les entrepreneurs.»

Pourtant, dit-il, Montréal va mieux que depuis une bonne vingtaine d'années. L'investissement dans les tours commerciales est notable, le taux d'inoccupation des locaux commerciaux est en forte baisse.

Mais la concurrence des centres comme le Dix30 et des locaux commerciaux en périphérie se fait plus importante. Il craint le tout pour les banlieues.

«Les métropoles qui performent sont celles où le centre est fort, explique-t-il. Les métropoles qui ont l'effet trou de beigne, c'est la recette à moyen terme vers des villes qui se disloquent et vers une perte de qualité de vie culturelle.» Il cite Detroit, où le recul a commencé par un centre-ville qui s'est fortement déstructuré, avec la perte d'emplois manufacturiers - emplois qui n'ont pas été remplacés.

Néanmoins, dit-il, Montréal semble en voie de réussir sa transition de la manufacture lourde à du manufacturier léger et de la créativité et innovation, comme les jeux vidéos. «Et au bout du compte, on a créé des emplois à Montréal, parce que la population a augmenté», même s'il y a toujours trop d'emplois qui paient peu.

Mettre le poing sur la table

Pour de grands projets, comme le Quartier des spectacles, il déplore des obstacles comme le Café Cléopâtre, qui a bloqué le projet initial du Quadrilatère Saint-Laurent.

«Le défi à Montréal, c'est d'admettre qu'un maire est élu, et qu'il est élu pour prendre des décisions. Et il ne peut pas continuellement être à la merci d'obstruction comme le Café Cléopâtre, ou d'un hôtel au rond-point Dorval. C'est une erreur de permettre que ça perdure.»

Cette critique du leadership résonne aussi dans la gouvernance, même si le maire Gérald Tremblay répète ad nauseam qu'il ne veut pas de débat de structures.

«Il y a trop d'élus à Montréal, martèle Michel Leblanc. Le citoyen montréalais est le plus gouverné au Canada. Ce n'est sûrement pas un exemple à suivre.» Il préconise moins d'élus, moins de structure, mais croit qu'il revient au gouvernement provincial de donner le signal.

Et justement, que pense-t-il de la CAQ? Selon nos informations, il aurait été approché pour se porter candidat avec le parti de François Legault. «Mon rôle actuel est plus agréable que d'être un élu», se contente-t-il de répondre.

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