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Référendum sur les chômeurs, réforme du droit des étrangers... les «valeurs» du candidat Sarkozy

Sarkozy veut un référendum sur les chômeurs
PHILIPPE HUGUEN / AFP

En froid avec les Français, Nicolas Sarkozy envisage de leur redonner la parole. Le chef de l'État va proposer un référendum sur les obligations des demandeurs d'emploi, dans une interview à paraître samedi dans Le Figaro Magazine dans laquelle il livre plusieurs propositions qui s'apparentent à celles d'un futur candidat à la présidentielle, selon une source proche de l'UMP.

D'après les extraits publié ce jeudi par lefigaro.fr, le chef de l'État justifie le recours au référendum. «Je crois que la meilleure façon de surmonter des blocages dans notre société, c'est de s'adresser directement au peuple français», indique-t-il, avant de détailler sa proposition.

«Je propose de créer un nouveau système dans lequel l'indemnisation ne sera pas une allocation que l'on touche passivement, mais la rémunération que le service public de l'emploi versera à chaque demandeur d'emploi en contrepartie de la formation qu'il devra suivre. Passé un délai de quelques mois, toute personne au chômage sans perspective sérieuse de reprise d'emploi devra choisir une formation qualifiante. A l'issue de cette formation, qui sera obligatoire, le chômeur sera tenu d'accepter la première offre d'emploi correspondant au métier pour lequel il aura été nouvellement formé».

Réformer le droit des étrangers

Autre scénario exploré dans cette interview, Nicolas Sarkozy envisagerait une réforme du droit des étrangers qui viserait à confier à un juge administratif les décisions d'expulsions, a-t-on ajouté de même source. Cette idée avait déjà été évoquée au printemps 2010 et abandonnée par le chef de l'Etat. Celui-ci pourrait donc revenir à la charge, là encore sans exclure de recourir au référendum.

Toujours selon les extraits publiés sur lefigaro.fr, Nicolas Sarkozy entend «réformer les prestations accordées aux demandeurs de droit d'asile. Elles seront limitées quand le demandeur ne coopérera pas avec l'administration, quand il déposera sa demande plus de trois mois après son entrée sur le territoire, ou quand il refusera une offre d'hébergement».

Sur le même terrain, Nicolas Sarkozy déclare vouloir durcir les conditions d'obtention d'un titre de séjour après mariage avec un Français, en introduisant des critères de «logement» et de «ressources» comme pour le regroupement familial. «Je propose que, désormais, les titres de séjour obtenus par le mariage avec un Français (plus de 25.000 chaque année) soient soumis aux mêmes conditions de logement et de ressources [que le regroupement familial]. Ainsi, nous combattrons plus efficacement les fraudes», souligne-t-il.

Un départ en campagne sur le terrain des "valeurs"

La publication de cette interview, consacrée aux «valeurs» du président, sonne comme une nouvelle accélération de son calendrier de futur candidat. Certaines de ses propositions ne manqueront pas d'être lues comme une manière de consolider son électorat en vue du premier tour. Comme il le répète dans l'interview qu'il a accordée au Figaro Magazine, Nicolas Sarkozy maintient qu'il n'est «pas favorable» au mariage homosexuel. «En ces temps troublés où notre société a besoin de repères, je ne crois pas qu'il faille brouiller l'image de cette institution sociale essentielle qu'est le mariage», assure-t-il, tout comme il écarte tout changement de législation sur l'euthanasie.

Le président de la république réaffirme en outre son opposition au droit de vote des immigrés aux élections locales, propositions défendue par la gauche, jugeant que «ce n'est vraiment pas le moment, avec tous les risques de montée du communautarisme».

En attendant, les spéculations sur son entrée en campagne vont bon train. Le quotidien Le Monde mise désormais sur une déclaration de candidature pour le 16 février, alors que l'Élysée a toujours laissé entendre que Nicolas Sarkozy ne serait candidat qu'à la dernière minute.

La piste marseillaise fait également beaucoup parler. Le parc Chanot, capable d'accueillir 6000 personnes à quelques mètres du stade Vélodrome vient d'être réservée par les instances nationales de l'UMP le 19 et 23 février prochain.

Histoire de ménager le suspense, Nicolas Sarkozy joue toujours les cachottiers. «Le rendez-vous approche», promet-il.

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