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La SQ sera chargée de faire la lumière dans l'affaire Ian Davidson

Que l'enquête commence!
Radio-Canada.ca

MONTRÉAL - Les allégations de divulgations d'informations confidentielles dans l'affaire Ian Davidson, cet ex-policier soupçonné d'être la «taupe» qui aurait tenté de vendre une liste «d'informateurs» de la police à la mafia, feront l'objet d'une enquête de la part de la Sûreté du Québec (SQ).

Le ministre de la Sécurité publique, Robert Dutil, a confirmé mercredi qu'il a confié le mandat à la SQ de faire la lumière dans ce dossier.

C'est le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) qui a demandé au ministre de déclencher une enquête, estimant que certains médias avaient dévoilé des informations confidentielles relativement à cette affaire.

Le DPCP souligne qu'une enquête policière était encore en cours et que personne n'avait encore été arrêté ou accusé dans ce dossier lorsque plusieurs informations concernant M. Davidson ont été rendues publiques.

Puisque des enquêtes sont actuellement en cours, M. Dutil a indiqué par voie de communiqué qu'il ne fera aucun commentaire à ce sujet dans l'immédiat.

En point de presse, le directeur du Service de police de la ville de Montréal (SPVM), Marc Parent, a dénoncé les fuites d'informations, ajoutant qu'il allait appuyer et collaborer à l'enquête de la SQ.

Selon M. Parent, la divulgation d'informations confidentielles nuit au travail policier et peut menacer la sécurité de la population.

«Quand l'enquête est d'une telle sensibilité, cela m'agace, me choque et met en péril la sécurité des citoyens, des enquêteurs et des policiers concernés», a-t-il expliqué, faisant référence au dossier Davidson.

Le travail policier devient également moins efficace, a plaidé le directeur du SPVM.

«À partir du moment que l'information (confidentielle) circule, ça ne nous permet pas d'avoir les coudées franches pour réaliser le type d'intervention que nous voulions faire», a-t-il ajouté.

M. Parent s'est défendu que ce genre d'enquête puisse servir de prétexte aux autorités policières pour mettre la main sur des informations confidentielles détenues par certains journalistes.

Affirmant que les médias ont voulu faire leur travail en ce qui a trait au dossier de M. Davidson, le directeur du SPVM a indiqué que l'enquête de la SQ devrait principalement s'attarder au domaine policier.

«Ce n'est pas moi qui ait la responsabilité de l'enquête, mais c'est le coulage de l'information qui est visé, qu'il provienne du SPVM ou de l'appareil judiciaire au grand complet», a-t-il dit.

«Nous sommes très loin de l'écoute électronique auprès des journalistes», a ajouté M. Parent.

Ces propos n'ont pas rassuré le président de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), Brian Myles, qui demande au ministre Dutil de clarifier le mandat de l'enquête afin d'en exclure les journalistes.

«Au-delà du problème interne au SPVM, moi, c'est le mandat qui m'inquiète», a lancé M. Myles.

«En ce moment, je regarde ce que le ministre Dutil a demandé et il n'y a rien qui nous garantit qu'on ne commencera pas à mettre les journalistes sous écoute, qu'on ne fouillera pas dans nos sources, et ça c'est très grave.

«Les journalistes, jusqu'à preuve du contraire, ont exposé un problème d'intérêt public: c'est les failles dans la sécurité et dans la protection des informateurs au SPVM», a-t-il estimé.

Soupçonné d'être une taupe par le SPVM, M. Davidson s'était enlevé la vie dans un hôtel de Laval, le 18 janvier dernier. L'homme de 57 ans avait oeuvré comme analyste de la division du renseignement criminel du SPVM.

Il était dans la mire des enquêteurs depuis le printemps dernier. En octobre, M. Davidson aurait été interpellé à l'aéroport Montréal-Trudeau alors qu'il s'apprêtait à s'envoler pour le Costa Rica.

Il aurait eu en sa possession du matériel informatique ultrasecret. Il avait alors été libéré en attendant la poursuite du processus judiciaire.

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